Le
Carrom : un peu d’histoire…
Ce jeu, que l'on appelle également "billard indien", a des
origines lointaines et forcément obscures.
La légende prétend que le Carrom fut inventé en Inde par les
Maharajahs alors que d’autres pensent qu’il y fut importé
par les britanniques lors de la colonisation.
L'Inde est-elle d'ailleurs son berceau ? Rien n'est moins sûr.
D’autres pays sont évoqués comme le Yémen et l’Ethiopie, on
a d’ailleurs retrouvé les traces d’un jeu similaire dans une
tombe abyssinienne vieille de 2000 ans. Il a en effet existé
maintes variantes dans les habitudes et dans les règles,
longtemps non écrites, du Carrom, et ce en fonction
notamment des divers contextes géographiques où il a été et
est pratiqué.
Cependant, il semblerait que depuis deux siècles environ la forme
actuelle du jeu ait pris naissance en Asie du sud, à partir
de formes plus anciennes et plus variées.
L’origine étymologique est elle aussi multiple.
Certaines sources avancent que le
mot,
aurait été véhiculé par les Portugais, qui l'auraient
diffusé à partir de leurs anciennes colonies indonésiennes,
peut-être plus précisément de l'île de Timor. Là-bas, le
karom
désignait un fruit, que l'on connaît à la Réunion sous le
nom de
carambole.
D’autres sources rattachent le Carrom au billard. En effet, les
termes « caramboler », « carambolage », « canon » sont
typiques du vocabulaire du billard.
D’ailleurs, « Carom » est utilisé pour désigner le billard
français et artistique. Les ressemblances étymologiques et
le principe du jeu affirment un lien de parenté indéniable
entre le billard et le Carrom.
Quoiqu’il en soit il doit son nom de billard indien à la ferveur
qu’il suscite en Inde : il est devenu depuis le siècle
dernier le passe-temps favori des habitants de l’Inde, 2e
sport national après le cricket ! Avec plus de 22 millions
de licenciés, la Carrom y est une véritable institution au
point d’apparaître aux programmes des activités sportives
scolaires.
Description
et règles du jeu
Une table de Carrom ressemble à un mini billard en bois,
carré, avec des trous dans chaque coin. Sur le plateau se
déplacent 9 pions blancs, 9 pions noirs, un pion rouge
appelé Reine et un palet de tir, plus grand. C’est à l’aide
de ce palet que l’on joue les pions en essayant de faire
rentrer ceux de sa couleur dans les trous.
Le Carrom se joue à 2 ou à 4. Chaque joueur (ou équipe) dispose
d’une couleur de pion et doit les rentrer dans les trous
avant l’adversaire pour gagner. Pour cela, il doit les
percuter à l’aide d’un palet qu’il envoie d’une pichenette
du doigt. Comme au billard, celui qui a rentré tous ses
pions et la Reine remporte la partie. Pour améliorer la
glisse, on saupoudre le plateau de fécule de pomme terre
très fine. Dans les compétitions de haut niveau, une lampe
est souvent positionnée au-dessus du plateau de jeu pour
accroître la température de la poudre et du plateau en bois,
facilitant ainsi la glisse des pions.
Les règles du jeu
Le carrom est un jeu qui se joue à deux ou à
quatre personnes.
Au centre du plateau sont disposés 9 pions blancs, 9 pions noirs et
un pion rouge également appelé « reine ».
Celui qui commence a les pions blancs, et le but
du jeu est de rentrer tous les pions de sa
couleur dans les quatre trous de la surface de
jeu. Il faut pour cela les percuter à l’aide
d’un petit palet en résine que l’on déplace sur
la zone de tir située face à soi.
Le palet doit toujours toucher les deux lignes de cette zone de
tir, et compte tenu de cela, il est possible de
viser n’importe quel pion (les tirs en arrière
étant donc autorisés).
Tant que le joueur rentre ses pions, il continue de jouer,
reprenant à chaque fois le palet afin de le
repositionner sur les deux lignes.
Dès qu’il manque son coup, c’est au tour de son adversaire de
prendre la main.
Celui qui remporte le plateau est celui qui a rentré tous ses pions
le premier, et son score sera déterminé par le
nombre de pions qui reste à son adversaire sur
le plateau. Le joueur qui atteint 25 points
gagne la partie.
La Reine constitue dans le jeu un bonus de trois points.
Elle peut être rentrée à n’importe quel moment de la partie à
partir du moment où un pion de la couleur de
celui qui le tente est déjà rentré. Quand un
joueur la rentre, il doit alors rentrer un pion
de sa couleur le coup
suivant
(pas forcément dans le même trou), et on dit
qu’il a confirmé la reine.
Elle comptera comme bonus uniquement dans le cas où ce joueur
remporterait le plateau, et s’ajoutera donc au
nombre de pions qui restent à l’adversaire.
Sinon elle ne comptera pour personne. Si elle
n’est pas confirmée immédiatement après avoir
été rentrée, elle est remise en jeu au centre du
plateau.
Quelques pénalités :
-
Si un joueur met le palet dans un trou au cours
de la partie, il doit ressortir un pion de sa
couleur, que l’adversaire replace dans la
rosace, et perd la main.
-
Si un joueur rentre un pion de sa couleur plus
le palet dans un même coup, il doit ressortir
deux pions de sa couleur, toujours replacés par
l’adversaire, et continue de jouer.
-
Si au cours du plateau un joueur rentre un pion
de son adversaire, c’est tant mieux pour
l’adversaire, et il perd la main, sauf dans le
cas où dans le même coup il a rentré un pion de
l’adversaire et un pion de sa couleur. |
L’expansion du Carrom dans le monde
Le Carrom connaît depuis plusieurs décennies un engouement
qui ne se dément pas. Le jeu était certes déjà très
populaire dans des pays tels que l'Inde, Pakistan, Népal,
Maldives, Bangladesh ou Sri Lanka, mais ce sont à présent
plusieurs continents qui sont concernés ! Comment expliquer
la diffusion du jeu dans le monde ?
* transmission culturelle
: On retrouve ce jeu dans tous les pays où existe une forte
communauté indienne. C’est ainsi que l’Afrique du Sud, la
Réunion, l’Ile Maurice, l’Amérique du Nord, les pays du
Proche et Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est, l’Australie sont
des pays où l’on joue au Carrom.
* l’engouement pour l’Inde dans les années 60-70
: Dans les années 60-70, le Carrom a commencé à faire
apparition dans les foyers européens du fait de l’engouement
que l’Asie et plus particulièrement l’Inde a provoqué chez
les jeunes occidentaux à cette période.
L’histoire moderne du Carrom
L'histoire moderne du Carrom repose sur plusieurs
phénomènes.
-
la
fixation des règles
Les premières compétitions officielles se sont déroulées en
Inde et au Sri Lanka à partir de 1925. A cette époque, le
jeu ne connait pas de règles uniformes et la façon de jouer
diffère selon les pays et les régions où l’on pouvait
découvrir ce jeu. Madras et Bombay ont été pionnières dans
l’organisation fédérale du Carrom et, sous l’impulsion de
ces 2 villes, est créée, en 1956, la
« All India Carrom Federation »,
première Fédération Nationale de Carrom. Une de ses plus
importantes missions, est d’établir une réglementation
unifiée, nécessaire à tout projet de compétition organisée.
D’autres pays d’Asie suivent et, dès les années 60, se
déroulent différentes confrontations internationales.
En effet, en 1961, une équipe sri lankaise participe au Championnat
National Indien à Bombay. C’est la première d’une longue
série de rencontre entre ces 2 pays phares du Carrom.
Suivent les premiers test matches (sorte de rencontres
internationales amicales) entre l’Inde et le Sri Lanka. Dans
cette lignée, des championnats nationaux se mettent en place
au Pakistan, Afghanistan, Malaisie, Bangladesh, Népal et aux
Maldives. Un premier pas vers l’unification des règles de
jeu vient d’être fait. C’est d’ailleurs à cette période et
ceci pour la première fois, qu’une règle du jeu indienne a
été publiée en concertation avec les Fédérations asiatiques
existantes.
-
l'extension des zones géographiques de la pratique du jeu
Le Carrom est apparu en Europe dans les années 60.
L’importation commerciale a débuté dans les années 70, et
des tournois se sont mis en place en
Suisse, en Allemagne et en Hollande.
Ces 3 pays ont été les
pionniers en Europe d’une organisation officielle du Carrom
en créant dans les années 80 des Fédérations nationales. Une
étape importante pour le Carrom en Europe a été
l’organisation des fameux « FICTT » (First Intercontinental
Carrom Test Tournaments) qui ont eu lieu en Suisse et en
Allemagne en 1985. Ces évènements ont montré la nécessité
d’élaborer des règles de jeu communes à tout le monde. A
partir de cette époque, le Carrom va prendre une dimension
internationale et ce notamment grâce à l’uniformisation des
règles. Les 25/03/1986 à Madras (Inde) et 03/04/1986 à
Colombo (Sri Lanka), les Fédérations européennes et
asiatiques se sont rencontrées et ont mis en place une règle
de jeu valable sur le plan international. Celle-ci, appelé
« Règle de jeu internationale de carrom », a été établie sur
la base de la règle indienne de 1980.
Cet événement majeur a rapproché les joueurs de carrom du monde
entier. Ces règles permettent maintenant à toutes les
équipes de s’entendre sur un « Standard International » qui
couvre les dimensions du jeu, des pièces et toutes les
questions de procédure que l’on peut concevoir.
-
l'évolution internationale
La
Fédération Internationale de Carrom
(ICF) a été créée le 15 octobre1988 à Madras dans le but de
coordonner les activités des Fédérations nationales, les
compétitions et la promotion du jeu à l’échelle
internationale. Les pays membres de l'ICF sont l’Allemagne,
l’Australie, le Bahrein, le Bangladesh, la Corée du Sud, les
Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Italie,
le Japon, la Malaisie, les Maldives, la Nouvelle-Zélande, le
Pakistan, le Portugal, Singapour, le Sri Lanka et la Suisse.
Trois années plus tard, en juillet 1991, la
Confédération Européenne de Carrom
(ECC) a été fondée dans le même esprit que l’ICF mais à
l’échelle européenne. Celle-ci regroupe les Fédérations
allemande, suisse, hollandaise, anglaise, italienne et
française.
Le Carrom en France
La
Fédération Française de Carrom
(FFC), dernière née des fédérations européennes, créée en
1998, se montre actuellement une des plus dynamiques en
Europe. En 10 ans, elle a déjà organisé 2 Opens
Internationaux (1998 à Palaiseau et 2003 à Cannes), 2 Coupe
d’Europe (2001 à Millau et 2006 à St-Rome de Dolan) et le
Championnat du Monde en 2008 à Cannes, pour la première fois
hors d’Asie.
Son niveau de jeu est aussi à la hauteur puisque Pierre Dubois est
double champion d’Europe en titre (2006 et 2007), Steeve
Collard vice champion d’Europe 2006 et l’équipe de France
vice championne d’Europe 2007.
De nombreuses associations de carrom existent à travers la France,
elles organisent régulièrement des tournois ou des
animations. Toutes leurs coordonnées sont sur le blog « carrominfo ».
« Carrominfo », le blog du carrom en France
Si vous voulez en savoir plus, rendez vous sur
www.carrominfo.wordpress.com
Ce blog, créé en juin 2008 par Émilie (1ère française au
classement national), a déjà reçu près de 20 000 curieux à
la recherche de :
-
conseils sur le choix du matériel, les techniques de
jeux, comment choisir un bon carrom,
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règles du jeu : officielles ou non,
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contacts pour jouer au carrom en France et à l’étranger,
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l’agenda des animations et des tournois,
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conseils pour créer son association de carrom.
Ce blog alimenté par les associations de carrom, les joueurs
du dimanche et les vrais compétiteurs est agrémenté de
nombreuses photos et vidéos.
Un forum est disponible pour les questions ou commentaires et pour
les plus timides, Émilie est derrière le mail [email protected]
pour vous renseigner.