Les mots me manquent pour décrire le bonheur que
j’éprouve, à chaque fois, en regardant dans le métro ou ailleurs, la
très belle affiche sur l’exposition auréolée de ces mots : Autres
Maîtres de l’Inde.
Jawaharlal NEHRU (1889-1964) Premier ministre de l’Inde de 1947 à
1964 tenta d’esquisser le contour de l’avenir des Adivasis lors
d’une conférence en 1952, à Delhi, sur les aborigènes et sur les
peuples de la forêt. Il insista sur la nécessité de les aider en
leur construisant des routes, des écoles, des hôpitaux et en créant
des petites industries, sans porter atteinte à leur propre mode de
vie. Il semble que les paroles de ce patriote indien n’aient pas été
entièrement concrétisées dans la construction de la République
indienne. C’est dommage ! L’espoir rayonne quand même ! Le
Courrier international du 15 au 21 avril 2010 les présente dans
ses colonnes sous un autre angle, c'est-à-dire sous des aspects
politico-militaires : « Feu sur les Adivasis ! » Des combats
impliquant maoïstes et forces paramilitaires se déroulent dans les
forêts du CHHATTISGARH ; ils rendent encore plus difficile la vie
déjà fort perturbée des Adivasis. Révolutionnaires et aborigènes
regardent-ils dans la même direction ? Une question aux multiples
réponses ! Arundhati ROY, célèbre et
talentueuse romancière et militante écologiste apporte son soutien à
ces gens qui se révoltent contre les inadmissibles injustices
sociales. Elle semble dire que la non-violence préconisée par le
Mahatma GANDHI et la violence définie par les maoïstes luttent pour
un monde meilleur. « Ce modèle de développement marche seulement
pour certains, pas pour tous… et alors prêcher la non-violence aux
victimes de cette guerre ne servira à rien. Une victoire d’un tel
système et de son armée ne sera jamais une victoire car cette
victoire sera la défaite de l’humanité.» (A. ROY – Courrier
international, numéro précité, page 42).
Cette Exposition, ne l’oublions pas, a été réalisée dans le cadre du
festival de l’Inde en France. Gravitent également autour d’elle un
atelier de peinture Adivasi ; Paban DAS BAVEL : déambulations d’un
chanteur Baul ; des spectacles de danses sacrées, un cycle de cinéma
indien… tout un éventail de manifestations. Il est encore temps d’aller jeter un coup d’œil amical voire fraternel sur cette exposition qui honore des personnes humbles mais fières d’avoir écrit les premières pages de la civilisation indienne, voire même de la Fraternité universelle. Merci aux organisateurs de cette Exposition que vous pourrez voir au Musée du Quai Branly, 37, Quai Branly - 218, rue de l’Université – 75007 Paris. Jusqu'au 18 juillet. Renseignements : 01 56 61 70 00 Site internet : www.quaibranly.fr © Dêva Koumarane - 2010 |