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iii. Le cinéma et le siècle,
apparition, développement, essor :
On se demande souvent comment le cinéma a pu se faire aussitôt accepter en Inde, et
pourquoi, à la différence de certaines autres parties du monde, il ny avait ni
réactions hystériques, ni hostilité ni désapprobation. Jaffrelot
appelle cela la « symbiose entre un art et une civilisation » 33 et nous rappelle que la lisibilité
du cinéma nallait pas de soi dans toutes les cultures, en comparant sa réception
fabuleuse en Inde avec celle quil a eue en certains pays dAfrique où il a
provoqué des réactions hostiles, y compris des attaques contre lécran ; dans les
pays arabes, où la civilisation islamique était en grande partie réfractaire au cinéma ; ou bien même dans des pays occidentaux où des spectateurs ont
eu du mal à accepter son principe de représentation 34.
Joël Farges 35 attribue une partie du mérite de cette
intégration immédiate à deux notions de la religion hindoue : la maya ou
lillusion permanente (symbolisée par un miroir) et le darshan ou la vision
(dans ce contexte, des dieux). Les Indiens avaient déjà intégré lidée que la
réalité est une illusion, et que le monde, celui des apparences, est rempli
dartifices. La deuxième, le darshan, signifie la vision dune
représentation dun dieu ou dun saint ; et celui qui la aperçue est
censé avoir reçu sa bénédiction : cest avec ce but que des milliers d'hindous
font des pèlerinages aux temples lointains. Donc il ny avait rien de bouleversant
de voir sur un écran (qui pourrait bien symboliser le miroir) un autre monde imaginaire
pour un peuple qui entretenait quotidiennement un dialogue entre le visible et linvisble 35
: « rien nest plus naturel que le surnaturel », selon Mani Kaul,
réalisateur indien 35a.
Lautre facteur apparemment était une forme artistique développée par
Mahadeo Patwardhan et ses deux fils, Ramchandrarao et Vinayakarao : des
spectacles de lanternes magiques, baptisés Shambharik Khadolika (littéralement,
la lampe du farceur à la nuit tombante) 36. Cétait une sorte de
théâtre optique qui présentait des images animées inspirées des légendes
dombres et de marionnettes, dont les troupes itinérantes tournaient dans le pays
entier depuis des siècles.
Gautam Kaul écrit que Patwardhan soccupait de la machinerie et aussi
de lanimation des mécanismes pendant quun de ses fils faisait la narration
(ponctuée bien sûr par des chansons), son frère battait des rythmes et jouait des
mélodies qui servaient à souligner les péripéties et les émotions :
cétait du cinéma où ne manquait que la bobine de film ! Ainsi, les Indiens ne
trouvaient rien détrange dans lidée quil pourrait arriver « un
dispositif qui allierait fabulation, visualisation, apparences, représentation, illusions
éphémères » 37. En
fait, on pourrait dire que le cinéma était déjà présent dans lesprit.
Patwardhan et ses fils ont continué leurs tournées jusquen 1918 mais étaient
lourdement punis par les Anglais pour leur participation dans la lutte pour
lindépendance.
(a)
Les origines et lépoque de films muets : Cest Maurice Sestier,
lopérateur des frères Lumière, qui a organisé la première projection
cinématographique en Inde le 7 juillet 1896 à Bombay, la ville la plus occidentalisée
de lInde. Pour lui, ce nétait quune escale sur la route de
lAustralie. La première projection, qui a eu lieu dans lHôtel Watson,
dont le prix dentrée était une roupie, a été vue par les élites coloniales,
surtout les Anglais 38.
Cest la deuxième projection qui est plus
significative : Sestier la organisée au théâtre Novelty, dont la salle avait une
capacité beaucoup plus importante ; il y avait plusieurs tarifs (des fauteuils
dorchestre à 2 roupies et les places les moins chères, les bancs à quatre annas
ou ¼ de roupie) permettant ainsi l'accès à différents publics, surtout ceux qui
navaient pas beaucoup de moyens à leur disposition mais deviendraient le public le
plus fidèle de ce cinéma dans le siècle à venir. Il y avait aussi un orchestre,
dirigé par Seymour Dave, pour accompagner les images muettes. La musique, ainsi, a fait
partie intégrante du cinéma dès le début. Maurise Sestier est parti au bout de trois
semaines sans filmer en Inde mais ses concurrents (et il y en avait plusieurs : Stewart
avec le vitographe, Hughes avec le motophotoscope, Anderson et son
andersonoscopographe...) ont réalisé des films sur place.
Mais ce sont des élites indiennes, urbaines et
bourgeoises, qui ont très vite compris que les films étrangers laissaient froides les
grandes masses indiennes, illettrées et enfermées dans leur
univers, et que cétait des événements indigènes ou des images connues qui
pourraient passionner le grand public : analyse clairvoyante qui continue,
aujourdhui, de garder sa pertinence, souligna Micciollo 39. Ces personnes
ont vu les énormes possibilités de ce médium en Inde et se sont lancées dans la
réalisation (et plus tard, dans la distribution).
Harishchandra Sakharam Bhatwadekar, photographe, a été un des premiers à
expérimenter dans le domaine du cinéma. Le premier film vraiment indien était de lui :
il a filmé deux lutteurs dans les Jardins Suspendus de Bombay. Mais la c'est un film
d'actualité qui lui a apporté plus de gloire : lenregistrement de la fête
organisée en 1901 en lhonneur dun jeune mathématicien, R.P. Paranjpye, de
retour de Cambridge où il sétait distingué. Le film a aussi su toucher les
sentiments nationalistes indiens et eu un grand succès. Pendant ce temps, avec les
uvres dautres pionniers, une chaîne de distributeurs se mettait en place
aussi. A retenir parmi ces distributeurs : Jamshedji Framji Madan, un parsi de Calcutta
qui a commencé à montrer des films en 1902 et qui, ensuite, a créé la compagnie Madan
Theatres Ltd. A lapogée de sa carrière, il avait une véritable empire qui
comprenait la production, la diffusion et lexploitation des films et qui
sétendait non seulement sur le pays entier mais aussi en Birmanie et à Ceylan.
Influencés par les films arrivant de létranger, qui devenaient plus
longs et embrassaient plus de sujets, les réalisateurs indiens se sont mis aux films de
fiction. Mais la notoriété du premier film de fiction indien est réservée au Raja
Harishchandra (mai 1913) réalisé par D.G. Phalke, surnommé Dadasaheb (le
grand maître), véritable fondateur de lindustrie indienne du cinéma.
Lhistoire du film était tirée du Mahabharata : celle de la vie
dHarishchandra, le roi légendaire que les Dieux mettent à lépreuve pour
juger de son dévouement au devoir et à lintegrité, qualités dont il est
tellement épris quil sacrifie tout pour cela : son royaume, sa femme, son enfant.
Il est bien sûr bien récompensé par les Dieux à la fin.
Phalke, peintre, photographe, et ensuite assistant dun illusionniste
allemand, a été inspiré par le film La vie du Christ et a tout de suite décidé
de consacrer sa vie au cinéma et, de plus, de tirer ses sujets des épopées indiennes,
source inépuisable de scénarios, et, ce qui est plus important, d'histoires connues par
cur par des Indiens, même par des non-hindous et même dans les régions les plus
isolées : il ny aurait donc même pas besoin de sous-titrage. Le film a été un
triomphe phénoménal et a, depuis, connu plus de vingt versions en huit langues. Phalke a
ainsi donné naissance au premier genre : le mythologique. Il sest également
engagé dans le sens du nationalisme qui était à lépoque exacerbé par
lemprise coloniale des Anglais : « un film indien pour un public indien » était
la ligne publicitaire de Phalke, mettant laccent sur sa supériorité sur les films
de thèmes étrangers faits par des étrangers. Avec son uvre, il a judicieusement
allié lAncien avec le Nouveau : les vieilles histoires connues par chaque enfant,
et la puissance novatrice des images cinématographiques : cétait, en un mot, le
mariage parfait. Phalke a aussi mis en place avec son film tout un système de
représentation encore fidèlement suivi par le cinéma populaire (provenant déjà du
théâtre parsi) : le statisme de la caméra, des prises de vue frontales, la
caractérisation simpliste des personnages (le héros incarnant la vertu, sa compagne
prête à obéir à tout ordre de son mari, le serviteur comique...).
Le fait que Phalke a ciblé son film à destination des grandes masses
indiennes, et pas des franges occidentalisées de la population, est dune grande
signification. Cétait aussi prémonitoire du développement de ce cinéma :
jusquà très récemment les élites indiennes occidentalisées
ne considéraient le cinéma hindi que comme une forme de « basse culture » 39a, qui n'était pas digne de leur intérêt. Phalke, qui a même dû
vendre les bijoux de sa femme pour financer ce film, a ensuite construit un grand studio
à Nasik (dans létat du Maharashtra) et, entre 1913 et 1937, a réalisé plus
dune centaine de films (y compris des courts métrages et des documentaires, dont un
intitulé Comment sont faits les films).
Pourtant il lui a fallu lutter contrer certains des préjugés de la
société de cette époque : le théâtre et la danse ayant perdu leur position
dautrefois, étaient devenus le domaine de basses castes et de prostituées : le
fait que lui, fils dun prêtre (brahmane de caste), ait choisi ce métier,
avait mis en danger sa propre respectabilité. En fait, Phalke, puisquil ne pouvait
pas trouver de « femme honorable » pour jouer dans son film, a pris pour le rôle de
lhéroïne, un frêle jeune cuisinier qui sappelait Salunke. Mais il a
également fait participer ses propres enfants à ses films, y compris sa fille. Cela a
pris des décennies pour que le cinéma devienne une profession honorable pour toute
classe sociale, et pendant les premières décennies, on ny trouvait que des femmes
anglo-indiennes et celles des familles de danseuses.
LInde, en 1921, a vu la première satire cinématographique : England
Returned (Retour dAngleterre). D. N. Ganguly a, à travers cette comédie (dont
il a interprété le rôle principal), dépeint avec ironie le ridicule et le snobisme des
Indiens ayant séjourné en Angleterre et qui se voulaient plus Anglais que nature. Il
sest également moqué des attitudes réfractaires de beaucoup dIndiens face
à toute idée venue de létranger. Il a fallu attendre jusquen 1925 pour voir
lintroduction de lautre genre populaire, le film social, né à
Calcutta à linitiative de Chandulal Shah avec le film The Typist Girl (la
Dactylo). Ce genre sappuyait sur la vie contemporaine des Indiens et tentait de
traiter des problèmes réels et quotidiens quils rencontraient : surtout le conflit
entre la modernité et la tradition, souvent dune manière simpliste mais qui a
quand même déclenché des débats, voire des polémiques, sur les sujets traités. Par
exemple, dans son film suivant, Gun Sundari (Pourquoi les maris ségarent,
1926), Shah explorait des relations entre un mari moderne et sa femme fidèle à la
tradition dans lInde contemporaine, et concluait en soulignant limportance
pour la femme dêtre autre chose quune femme « au foyer » pour devenir la
vraie compagne de son mari.
Les projections de ces films étaient, affirme Nasreen Kabir 40, accompagnées
de musiciens qui comptaient en général un joueur de tabla, un joueur de sarangi,
un joueur dharmonium, ou, parfois, une pianiste anglo-indienne (qui jouait face à
lécran). Dans certains villes et villages, un narrateur qui décrivait
laction, les personnages et lhistoire, faisait partie de
léquipe musicale.
Le développement « quelque peu anarchique » 41
du cinéma muet en Inde a attiré lattention du gouvernement colonial. Parmi
les initiatives du gouvernement anglais de grande portée, on retiendra la mise en
application de lEntertainment Tax : ayant vite compris les enjeux financiers
que représentait le cinéma, lAngleterre a institué une taxe spéciale sur le prix
du billet dentrée, lEntertainment Tax ou taxe sur le divertissement,
qui constitue encore aujourdhui une énorme source de revenus pour lEtat.
Le gouvernement anglais a pris toute une série de mesures, dont
linfluence sur le cinéma indien continue jusquà aujourdhui. Il était
particulièrement soucieux de « protéger » les Indiens de « toute influence néfaste, quelle vienne des images trompeuses de lOccident ou
dun nationalisme indien alors en pleine expansion. » 42.
La loi sur le cinéma de 1918 a mis en place des
comités de censure dans les principales villes. Linterdiction faite sur les scènes
montrant « Le viol, la prostitution, la nudité féminine » sétendait aussi à
toute allusion à Gandhi (y compris des photos de Gandhi dans larrière-plan par
exemple), qui était en train de devenir rapidement un des plus grands héros de la lutte
pour lindépendance et qui venait de lancer la première campagne dagitation
de noncoopération. Même la projection des films étrangers qui pourraient avoir
un ton séditieux étaient interdits : par exemple, celle de le cuirassé Potemkine.
En même temps, des cinéastes nationalistes ont saisi les grandes
opportunités que ce médium proposaient pour la diffusion didées patriotiques :
parfois ils ont réussi à contourner la censure, souvent leurs films ont été retirés.
En 1921, Seth D.N. Sampat a réalisé un film de fiction, Bhakta Vidur ;
lhistoire deVidur, un personnage du Mahabharata célèbre pour sa sagesse et
son intégrité. Sampat a donné une note contemporaine à lhistoire et il était
clair que Vidur ici incarnait Gandhi lui-même. Le film a été retiré de lécran
par le comité central de la censure qui la estimé porteur d« un commentaire
caché des actualités politiques en Inde ». Dautres films ont vu certains de leurs
sous-titres supprimés : par exemple des phrases comme « Mon fils ! Mourez libres
plutôt que de vivre au service de Shivaji » ou « rêvez
quun jour sétablira le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le
peuple ». 43.
Des cinéastes ont donc dû avoir recours à des
moyens plus subtils, moins évidents aux yeux étrangers et parmi lesquels la chanson
était l'un des plus réussis. Les musiciens de lorchestre ont pris lhabitude
de jouer des chansons nationalistes pendant les entractes (il y en avait plusieurs car les
projectionnistes étaient obligés dinterrompre les films pour changer de bobines).
Malheureusement, des quelques 1280 films réalisé pendant cette époque, il nen
reste que treize, préservés au National Film Archives de Poona, dont six de
Phalke.
(b)
Lavènement du « talkie », le vrai décollage : Cétait Jamshedji Framji
Madan, le grand distributeur indien installé à Calcutta, qui, - ayant vu pendant une
visite à New York The Jazz Singer dAlan Crossland (1927, Warner Brothers),
le premier film parlant de lhistoire du cinéma - a projeté dans sa salle Elphinstone Palace à Calcutta (le premier cinéma de lOrient à
être équipé pour le son) Melody of Love dA.B. Heath (1929, Universal
Studios) en 1929 43a. Lacceptation a été immédiate : les
cinéastes bien sûr ont vu les immenses possibilités de cette nouvelle forme de cinéma,
et tout le monde voulait semparer de la nouvelle technologie, mais personne ne
disposait au départ ni du matériel nécessaire ni du savoir-faire requis.
Le « talkie » (film parlant) a déclenché une véritable course : le
premier court-métrage réalisé était une bande dactualité contenant des extraits
de discours de Gandhi, ainsi quun morceau de danse synchronisée avec la
musique. Mais le premier long-métrage intégrant cette technique serait fait quatre ans
après que le procédé a été inventé aux Etats-Unis : lhonneur dachever ce
jalon reviendrait à Ardeshi Irani de la Imperial Film Company de Bombay. Son Alam
Ara (la lumière du monde) - une fantaisie du genre des Mille et une Nuits,
avec des dialogues écrits en hindi et urdu et un bon nombre de chansons - est sorti au
cinéma Majestic le 14 mars 1931. Malheureusement le film est perdu et il ne reste que
quelques photographies. Pourtant, ses chansons passent encore à la radio et restent
encore très populaires. Le film est aussi notable pour la présence de deux comédiens
qui allaient devenir de véritables géants du cinéma parlant, Zubeida et Prithviraj
Kapoor ; ce dernier a aussi fondé toute une dynastie de cinastes et comédiens,
surnommée the First Family of Indian Cinema, la première famille du cinéma
indien.
Avec lapparition du parlant, le cinéma indien a trouvé la dimension
qui lui manquait : car le cinéma muet indien nétait pas - à la différence du
cinéma américain muet par exemple - un art autonome avec une esthétique
propre ; cétait le « prolongement darts traditionnels indiens, tels
lépopée, la mythologie, le théâtre populaire. » : cétait un art second 44. Et
il a fallu que le progrès lui apporte la technologie nécessaire pour trouver sa propre
place : le son.
Mais lexplosion du cinéma parlant en Inde na pas provoqué « la
disparition brutale de toute une génération dacteurs » 45 - contrairement à Hollywood, par
exemple, où les acteurs du cinéma ont eu du mal à shabituer au microphone car ils
navaient pas travaillé avec leur voix - parce que la plupart des acteurs venaient
du domaine de théâtre. Wilford Demming, un ingénieur du son américain qui a travaillé
à Bombay en 1931 a avoué être frappé « par lindifférence totale avec laquelle
le microphone fut reçu ». Pourtant les actrices anglo-indiennes, nombreuses parmi les
grandes vedettes de cette époque, ont largement perdu la bataille car elles
narrivaient pas à maîtriser le hindi.
Les trois conséquences principales de larrivée du parlant furent
léradication quasi complète des films américains en Inde, la fragmentation du
marché du film en zones linguistiques et linsertion des séquences chantées (et de
danses) dans les films. Yves Thoraval récapitule : « Lavènement du film
sonore confirme ce qui apparaissait depuis les années 20 : cest non
seulement de leurs propres images que les indiens soient assoiffés mais aussi de leurs
langues, musiques et chansons, lesquelles peuvent désormais
sépanouir sur les écrans sans devoir recourir à des images et des sons étrangers
à leur culture » 45a. Donc, les films américains, qui représentaient pendant
lère du muet 85% des film projetés en Inde, ont été réduits à une faible
minorité de 5% (qui na jamais dépassé, depuis, 10 %, même ces dernières
années). Les industries de cinéma régionales se sont implantées dans les villes
principales : Bombay (au centre), Calcutta (au nord-est) et Madras (au sud) sont devenues
les capitales usines de lindustrie cinématographique, qui produisaient des films
dans les langues parlées dans leurs propres région et celles des zones voisines. Très
vite, donc, des films se réalisaient en langues aussi variées que le hindi, lurdu,
le punjabi, le marathi, le gujarati, le bengali, lassamais, loriya, le tamoul,
le telugu, le malayalam...
La langue hindie - la langue la plus jeune en Inde, une langue dont la
réputation est plutôt celle de « langage de bazar », qui a évolué en opposition au
sanskrit, la langue sacrée et noble ; une langue apparue dans sa forme actuelle seulement
vers le XVe siècle et qui ne devient porteuse dune culture quà partir du
XIXe siècle - étant la langue parlée par le plus grand nombre dIndiens (140
millions à cette époque et 437 millions aujourdhui) et celle la plus étendue sur
le sous-continent (elle est plus ou moins comprise à travers le nord et le centre du
pays), la prédominance sur son marché est devenue un enjeu capital pour les trois villes
productrices de films. Bombay a réussi la conquête assez tôt dans lhistoire de
cette industrie et le cinéma hindi reste depuis cette époque le cinéma dominant de
lInde. Lironie réside dans le fait que la langue de Bombay elle-même est non
pas le hindi mais le marathi : il serait intéressant de mesurer le rôle que ce cinéma a
eu dans la diffusion de la langue hindie en Inde.
La troisième conséquence, et ce qui nous intéresse particulièrement, est
le déferlement de séquences chantées dans les films : Alam Ara avec sa dizaine
de chansons composées par le duo Ferozshah Mishti et B. Irani, nétait quun
phénomène précurseur dun courant plus durable dans le cinéma indien. Un des
films qui lui ont emboîté le pas, Indrasabha (1932, réalisateur J.J. Madan,
compositeur N. Nayak), contenait 70 chansons ! Et ce nest guère étonnant
que lirruption du dialogue et de la chanson ait eu un tel impact sur
lexpression cinématographique dans un pays où la force du mot, de la musique a
toujours été immense ; un pays où toute connaissance était traditionnellement
transmise oralement, qui croit que lunivers a été créé avec le son ; et qui
utilise la musique pour marquer tout rite de passage, de la naissance à
lenterrement ; pour fêter toute occasion de rassemblement de la communauté, de
larrivée des pluies à la fin dhiver. Malgré les grandes divergences dans le
goût et les cultures au sein du pays, le rapport intime à la musique et, en particulier,
à la chanson est un trait commun à la civilisation indienne.
En outre, la prépondérance de la musique a permis au cinéma de se
rapprocher de nouveau de ses racines théâtrales classiques essentiellement lyriques et
populaires, ce qui donnait au cinéma une plus grande légitimité car,
comme le fait remarquer Jaffrelot, lInde ne séloigne jamais beaucoup de
son passé 46. Donc, lInde - à la différence de tout autre pays -
intègre la chanson dans sa définition du film. En Chine et au Japon, comme aux
Etats-Unis, la chanson était un élément connu dans le cinéma, mais ils ont développé
un genre indépendant, la comédie musicale, pour lui donner sa place. Et ce genre,
qui a eu ses années de gloire dans les décennies 40 et 50, a aussi vu son déclin
après, tandis que les chansons continuent davoir une place primordiale dans le
cinéma populaire indien. La production cinématographique et surtout le développement de
cette dimension musicale dans les films ont été fort soutenus par la jeune
industrie du disque qui sest fondée tout au début du siècle et a produit des
enregistrements commerciaux à partir de 1901 47 : létroite collaboration entre les
deux industries na fait que se renforcer au fil des ans. La première compagnie du
disque était la Gramophone Company of India (qui à partir de 1920 était connue en Inde
sous le label His Masters Voice, HMV ou La Voix de son Maître), qui reste
aujourdhui un des plus grands producteurs de disques.
Au début, les disques consistaient principalement en des enregistrements de ghazals
(des poèmes lyriques en urdu mis en musique) et de qawwalis (chants
dévotionnels musulmans en urdu), très appréciés en Inde du Nord. La musique populaire
régionale et la musique classique - qui ont été également commercialisées par
lindustrie du disque - ont rencontré beaucoup moins de succès à cette époque. A
partir des années vingt, HMV sest mis à enregistrer et vendre les chansons de
pièces de théâtre. Mais le vrai essor des ventes de disques sest produit au
milieu des années trente, quand HMV a commencé à commercialiser les bandes sonores de
films en hindi et en urdu.
Les historiens du cinéma que nous avons cités en référence constatent que
les premiers compositeurs de musique pour le cinéma nétaient pas dune
qualité exceptionnelle e,t excités par cette nouvelle dimension acquise par le cinéma,
plusieurs réalisateurs et producteurs ont visiblement abusé de ces possibilités en
intégrant chaotiquement les séquences chantées à leurs films. Mais depuis 1935 le
niveau général a témoigné dune amélioration remarquable grâce à
larrivée de nombreux compositeurs, chanteurs et paroliers venus du théâtre et de
la musique classique. Le fond musical a ainsi mis du temps à arriver à maturité : ce
nest quen 1935 avec Dhoop Chaon (réalisateur, Nitin Bose ;
compositeurs R.C. Boral et Pankaj Mullick) que lInde a pu voir un film ayant un
véritable accompagnement musical.
Cette première phase est aussi marquée par lintégration dans les filmi
geet de musiques de diverses écoles telles que le khayal, le thumri, le
qawwali, le bhajan et le Rabindra Sangeet bengali. Chaque «
directeur musical » (car cest par cette appelation que sont connus les compositeurs
de filmi geet) avait son style distinctif mais ils étaient pour la plupart -
Khemchand Prakash, Anil Biswas, Naushad, Timir Baran à Calcutta, R.C. Boral, Pankaj
Mullick, Ghulam Haider (installé à Lahore), Shyam Sundar - formés à la musique
classique, et étant originaires de différentes régions de lInde, apportaient avec
eux aussi un riche patrimoine de musiques populaires régionales, ce qui leur donnait un
avantage considérable. Ghulam Haider, par exemple, en intégrant avec beaucoup
dinnovations la musique populaire punjabi et surtout ses rythmes (à travers le
tambour appelé dholak) dans Khazanchi (réalisateur D.M. Pancholi,
1941) a déclenché toute une nouvelle tendance dans la musique de films 48.
Au commencement de lère du parlant, les acteurs interprétaient
eux-mêmes les chansons, et par conséquent, les plus grandes vedettes étaient des
acteurs-chanteurs (singing stars) : K.L. Saigal, Bhagvan, Noorjahan, Suraiyya,
Kanan Devi. Pourtant, bien que le son ait ajouté à la qualité et au charme des
films, il a aussi imposé des contraintes techniques : par exemple, puisque les
enregistrements étaient réalisés en son synchrone sur film négatif, le potentiel
visuel de la chanson est devenu très limité. Le chanteur-acteur a dû se positionner en
respectant le microphone rigide fixé sur pied, et le groupe de musiciens (qui consistait
normalement en joueurs de sarangi, de tabla et dharmonium) se mettait
derrière la caméra. Ces contraintes ont influencé le jeu de lacteur qui était
obligé de faire le minimum de mouvements, par peur de rompre léquilibre entre sa
voix et laccompagnement musical. Pour les mêmes raisons, les mouvements de caméra
étaient bien limités : il sagissait de prises de vue statiques et longues. Par
ailleurs, léquipe était obligée de masquer le bruit de la caméra à laide
de couvertures. Les studios nétant pas insonorisés, les techniciens ont souvent eu
du mal à éliminer les bruits externes, comme les croassements des corneilles !
Il nous semble pertinent de garder en vue que les années trente signalaient
aussi « lEre des Studios », des grandes compagnies de production. Les premiers
empires - de Madan, de Phalke, de Chandanlal Shah - se sont effondrées vers le début de
cette période. Les nouvelles compagnies ont basé leur organisation de type autarcique
sur le système fondé par Phalke. Leur devise était une politique cohérente de
production, ce qui impliquait la permanence des installations et des équipes : ils
possédaient leurs propres studios, laboratoires, salles de visionnage et de montage ainsi
que du personnel engagé à lannée (ou pour de plus longues périodes) : des
techniciens aux musiciens, paroliers et acteurs. Chaque grande compagnie avait développé
sa « marque » non seulement dans les thèmes choisis et lesthétique de production
mais aussi dans le style de musique créé. Parmi les plus connues étaient
lImperial Film Company (productrice dAlam Ara), la Wadia Movietone
(plutôt connue pour les films daventure et historiques, mais tous contenant des
messages politiques et nationalistes), la Ranjit Movietone de Chandulal Shah (tournée
vers le film « social »), la Bombay Talkies de Himanshu Rai et son épouse Devika Rani
(célèbre pour les premières co-productions indo-européennes), la New Theatres Ltd. de
Dhiren Ganguly.
Parmi les films produits par la New Theatres, la version hindi de Devdas (1935),
réalisé par P.C. Barua, a laissé son empreinte sur lhistoire du cinéma indien et
celle de la musique populaire. Ce film, adapté dun roman du célèbre écrivain
bengali, Saratchandra Chatterjee, raconte lhistoire damour contrarié de
Devdas et Parvathi : deux voisins qui se connaissent et saiment depuis
lenfance. Mais Devdas est le fils dun riche propriétaire, or la famille de
Parvathi se trouve plus bas sur léchelle sociale et Devdas na pas le courage
davouer son amour à son père. Il part à luniversité de Calcutta et le
père de Parvathi fixe son mariage avec un vieux veuf. Devdas devient un alcoolique rongé
par le chagrin et vit avec une tawaif (danseuse-prostituée). Malgré les efforts
de Parvathi - qui essaie dêtre une épouse parfaite, soccupant de son mari et
des enfants de son premier mariage - pour le sauver, Devdas plonge dans
lauto-destruction par lalcool, et revient mourir près de sa porte. Ce film a
été réalisé en plusieurs langues à plusieurs reprises, les rôles principaux ayant
été interprétés par les plus grands acteurs de chaque génération (à lheure
actuelle, le tournage de la version la plus récente se déroule à Bombay) : il exerce
une fascination immortelle sur les Indiens. Malgré luniversalité du thème de
lamour interdit et des personnages (le héros impuissant ; lhéroïne
tragique, fidèle aux vux de son père, à ses devoirs ; la prostituée au grand
cur), lhistoire est effectivement une critique mordante de la société
indienne, soulignant à la perfection sa rigidité et limpuissance de la jeunesse à
se rebeller sauf par lauto-destruction. Lauteur, par conséquent, a été
accusé davoir corrompu des jeunes Bengalis.
Mais lautre raison pour laquelle ce film est devenu un classique du
cinéma indien est sa bande musicale (composée par Timir Baran) qui donne une voix à la
mélancolie dominant le film, et le fait quavec ce film, lacteur-chanteur,
Kundanlal Saigal, est devenu du jour au lendemain une des plus grandes vedettes en Inde.
Partha Chatterjee, cinéaste et critique, résume ainsi le talent de Saigal : « Alors
quil navait pas été initié à la musique classique, il connaissait
dinstinct la structure et les nuances des ragas et savait
interpréter des formes complexes de musique classique non-savante comme le ghazal, le
thumri et le bhajan avec une authenticité inégalée. 49.
La variété de ses talents, le grand registre de sa voix et lattention
quil donnait aux paroles lui ont permis de perfectionner ce nouveau style de chanson
nécessaire pour créer une atmosphère cinématographique, pour lexpression de
sentiments différents qui devait établir un rapport avec le spectateur/auditeur. Cette
variété est évidente dans les chansons comme Sooja Raja kumari (« Dors, ma
petite princesse », une berceuse), Babul Mora (un thumri traditionnel
exprimant la tristesse dune nouvelle mariée qui quitte la maison de son père), ou Do
Naina Matware (tes deux yeux espiègles). Son interprétation des ghazals du
poète urdu Mirza Ghalib reste inégalée.
Les réalisateurs et leurs équipe continuaient à tenter de contourner la
censure et dinciter à une prise de conscience de la part des Indiens à travers des
chansons et des symboles visuels (photos des chefs du mouvement nationaliste, le rouet
etc). Quelques-uns ont bien réussi dans leurs tentatives : par exemple la chanson Jai
jai jai janani janmabhoomi (Avé, avé, avé je te salue, ô patrie!) le film Janmabhoomi
(la patrie, 1936 ; compositeur Saraswati Devi, parolier J.C.
Cashyap) a échappé aux oreilles des autorités tandis que les paroles dApna
Ghar (Notre Maison, 1942), un film bilingue (sorti en hindi et en marathi) ont été
supprimées 50 :
Te Apule ghar, he apule ghar
He apule ghar
Desh aaple he, apule ghar |
|
[Cest notre maison, cest notre maison
Cest la nôtre
Ce pays est notre maison] |
Certains
cinéastes, éduqués, ouverts aux idées progressistes de lOccident et soucieux de
toucher à des sujets dimportance sociale, se positionnaient contre les attitudes et
comportements qui encourageaient et perpétuaient des inégalités prédominantes. Mais en
conformité avec la tradition théâtrale, ils ont fait attention à résoudre ces
conflits harmonieusement. Parmi les thèmes abordés on relève les conflits entre les
traditions controversées et la jeunesse (Kismet, 1933 : le premier film indien à
avoir été fait en version anglaise et hindie et à avoir connu un succès commercial en
Angleterre, fait par le redoutable Himanshu Rai) ; les problèmes doccidentalisation
et les droits de la femme (Indira MA, 1934) ; les effets néfastes des mariages
arrangés (le précité Devdas, 1935) ; les barrières de caste et la bigotrie (Acchut
Kanya, 1936, le chef duvre de lallemand Franz Osten pour Bombay
Talkies) ; limportance de la laïcité et de la justice commune (Pukar,1939,
un film historique de Sohrab Modi qui mettait en lumière la tolérance de lempereur
Jahangir et ses rapports égalitaires avec les musulmans et hindous de son royaume)
exprimée pendant le moment des émeutes intercommunautaires entre les hindous et les
musulmans ; la dénonciation de la pratique du mariage de jeunes filles avec des personnes
âgées (Dunya na mane, 1937 ; un film ambitieux de V. Shantaram,
qui a suscité toute une polémique) et la critique des disparités socioéconomiques (Adhikar,
1938)... 51.
Pendant ce temps, un phénomène de grande portée dans
lhistoire du cinéma parlant a fait son apparition : la technique du playback ou
du doublage, qui implique que la chanson est enregistrée bien avant le tournage par le ou
les chanteurs, et que sur le plateau pendant le tournage les acteurs font semblant de
prononcer les paroles tout en suivant le rythme de la musique. Cest le compositeur
Anil Biswas qui a pris linitiative de ladopter pour tous ses films, et très
vite, les autres ont suivi son exemple. Les premiers chanteurs en playback (Amirbai
Karnataki, Zeenat Begum, Zohrabai, Rajkumari) étaient plutôt formés dans le style mehfil,
un style associé avec le chant ghazal qui, à lorigine, ne dépendait
jamais du microphone. Ses chanteurs ont donc vite été éclipsés par Saigal, Noorjahan
et Shamshad Begum (ces dernières étant des découverte de Ghulam
Haider) qui étaient « particulèrement doués pour adapter la hauteur de leur ton au
microphone tout en conservant une voix naturelle. 51a
»
Cette technique a bouleversé toute lindustrie : désormais, les
acteurs pour devenir des vedettes nétaient plus obligés dêtre également de
grands chanteurs ; ils pouvaient se concentrer sur le jeu et laisser le chant aux experts
: ce qui a permis aux films hindis de bénéficier « dun réalisme non théâtral
introduit par de nombreux comédiens talentueux comme les actrices Nargis, Meena
Kumari, Geeta Bali, Madhubala et les acteur Dilip Kumar, Raj Kapoor, Dev Anand et
Balraj Sahni » 51b.
Cela a aussi permis à toute une « race » de chanteurs spécialisés dans
le doublage dentrer en scène, pour constituer un phénomène propre à
lindustrie du cinéma indien. Plusieurs parmi eux ont eu une notoriété comparable
à celle des plus grandes vedettes. Par ailleurs, les qualités visuelles des chansons
dans les films ont été immédiatement améliorées : les contraintes techniques qui
avaient empêché le mouvement et le naturel ont disparu, conférant ainsi une grande
liberté aux réalisateurs pour marier limage avec la musique, et exploiter la
chanson de manière plus approfondie.
La différence faite au plan par larrivée du playback (qui
reste le pivot du cinéma populaire) est visible dans les séquences chantées de Khazanchi,
par exemple, sorti peu après. Partha Chatterjee indique en particulier la chanson Sawan
ke nazare hain (les splendeurs du printemps), tournée à lextérieur. La
chanson - interprétée avec une douce nuance érotique par Shamshad Begum - qui évoque
des averses de pluie de printemps éparpillées par des vents espiègles
- montre un groupe de jeunes filles traversant la campagne à bicyclette, les mouvements
épousant rythmiquement la mélodie de la chanson 52.
33.
CHRISTOPHE JAFFRELOT (ss dir), « Le cinéma
en Inde: rasa cinematographica » dans « LInde Contemporaine - de 1950 à
nos jours », Paris, Ed. Fayard, 1996, page 548 - Retour au texte.
34.
voir Maxime GORKI, Le Spectateur nocturne - Retour au texte.
35.
Joël FARGES, « Au delà des apparences » dans « INDOMANIA: le cinéma indien
des origines à nos jours », Cinémathèque Française, 1995, page 28 - Retour au texte.
35a.
En conversation avec Joël FARGES, ibid. - Retour au texte.
36.
Gautam KAUL, « Cinema and the Indian Freedom Struggle », New Delhi, Sterling
Publishers Pvt. Ltd., 1998, page 9 - Retour au
texte.
37.
Joël FARGES, « Au delà des apparences » dans « INDOMANIA: le cinéma indien
des origines à nos jours », Cinémathèque Française, 1995, page 28 - Retour au texte.
38.
Henri MICCIOLLO, « Le cinéma indien: tentative de repérages » dans «
INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours », Cinémathèque Française,
1995, page 44 - Retour au texte.
39.
Ibid, page 45 - Retour au texte.
39a.
Govind MENON, interview du 23 août 2001 - Retour au texte.
40.
Nasreen Munni KABIR, « En Inde, le cinéma nest quun prétexte pour
faire de la musique », dans « INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours »,
Cinémathèque Française, 1995, page 174-175 - Retour
au texte.
41.
Henri MICCIOLLO, « Le cinéma indien: tentative de repérages » dans «
INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours », Cinémathèque Française,
1995, page 54 - Retour au texte.
42.
Ibid, page 55 - Retour au texte.
43.
Raghunath RAINA, « Le contexte social et culturel », dans « CinémAction »
n°30, Paris, Editions du cerf, 1984, page 27 - Retour
au texte.
43a. Yves
THORAVAL, « Les cinémas de lInde », Paris, LHarmattan, 1998, page 36 - Retour au texte.
44.
Henri MICCIOLLO, « Le cinéma indien: tentative de repérages » dans «
INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours », Cinémathèque Française,
1995, page 60 - Retour au texte.
45. Ibid - Retour au texte.
45a.
Yves THORAVAL, « Les cinémas de lInde », Paris, LHarmattan, 1998,
page 37 - Retour au texte.
46
CHRISTOPHE JAFFRELOT (ss dir), « Le cinéma en Inde: rasa cinematographica »
dans « LInde Contemporaine - de 1950 à nos jours », Paris, Ed. Fayard, 1996, page
560 - Retour au texte.
47. http://www.saregama.com/saregama , le site web
officiel de Saregama India Ltd., anciennement connu sous le nom Gramaphone Company of
India Ltd. - Retour au texte.
48. Nasreen
Munni KABIR, « En Inde, le cinéma nest quun prétexte pour faire de la
musique », dans « INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours »,
Cinémathèque Française, 1995, page 176 - Retour
au texte.
49. Partha
CHATTERJEE, « When Melody ruled the day » dans « Indian Horizons » vol. 44, Delhi,
Indian Council for Cultural Relations, 1995, page 54 - Retour au texte.
50. Gautam
KAUL, « Cinema and the Indian Freedom Struggle », New Delhi, Sterling Publishers Pvt.
Ltd., 1998, page 101 - Retour au texte.
51. Yves
THORAVAL, « Les cinémas de lInde », Paris, LHarmattan, 1998, page 50-60 - Retour au texte.
51a. Nasreen
Munni KABIR, « En Inde, le cinéma nest quun prétexte pour faire de la
musique », dans « INDOMANIA: le cinéma indien des origines à nos jours »,
Cinémathèque Française, 1995, page 176 - Retour
au texte.
51b. Ibid, page
177-178 - Retour au texte.
52. Partha
CHATTERJEE, « A Bit of Song And Dance» dans « Frames of Mind: Reflections on Indian
Cinema» , Delhi, Indian Council for Cultural Relations, 1995, page 201-202 - Retour au texte. |