4 - Les prêtres et les mutations des cérémonies sous leurs loobies.

     Si le prêtre dans un temple urbain vient de l'Inde ou de Maurice et exerce à plein temps tout en étant rémunéré, ceux des plantations ou des temples de lignage sont pour la plupart des Réunionnais. Ces derniers travaillent à mi-temps. Ils doivent à côté remplir d’autres fonctions ou doivent avoir une activité salariée. Autrefois, ils exerçaient pour la plupart dans le domaine agricole.
   Il est à noter que les temples de plantation soucieux de valoriser leur image ou voulant se tourner vers l'Inde, prennent des swamis de Maurice ou d'Inde. Le rituel, dans ces temples de plantations accoutumés au sacrifice d’animaux (coqs et cabris) est sanctionné par les swamis. Certains temples d'usine abandonnent ce rite au profit d'un culte végétarien. Certaines cérémonies sont remaniées.
   Au plan géographique, au sein de ces lieux religieux, différents espaces s’imbriquent. L’espace agricole avec la canne à sucre est prédominant. Si l’on prend comme exemple la sapèl malbar de Ravine-Creuse à Saint-André et celle du Front de Mer à Sainte-Suzanne, on peut voir des champs de canne à proximité mais pour combien de temps encore ; et même pour le premier les vestiges de l’ancienne usine sucrière.

   Voyons d’un peu plus près la hiérarchisation des espaces au sein d’une sapèl malbar avec le cas du Front de Mer dans la commune de Sainte-Suzanne.

Distinction des différents espaces de la sapèl malbar Front de Mer de Sainte-Suzanne.

   Ce schéma permet de faire une première typologie de l’espace de la chapelle Front de Mer de Sainte-Suzanne. On peut ainsi voir que le grillage près de l’aire de feu (ti couly et pal couly) fait office de barrière pour des zones qui ne sont pas matérialisées. Lors des marches sur le feu, les personnes qui n’ont pas fait le carême se tiennent tout autour, dans l’espace religieux. L’espace religieux, la périphérie religieuse et l’espace sacré doivent être bien définis.
   En effet, dans la sapèl malbar, l’espace sacré se confond avec l’autel des Dieux. La périphérie sacrée est une aire où se tiennent uniquement le prêtre malbar et les personnes qui l’aident dans sa tâche. L’espace religieux lui se matérialise tout autour du temple.
   Et la périphérie religieuse est pour l’instant une aire que je n’ai pas bien su délimiter. Par exemple, si l’on prend le cas de l’espace de la marche sur le feu, selon mes premières définitions, le trou de feu fait partie de l’espace dit sacré et le tour du trou de feu représente l’espace religieux.
   Ce choix est motivé par le fait que lors des fêtes, les fidèles, les femmes et les enfants s’y tiennent. Faut-il alors revoir ce concept à travers des mots différents ou alors faut-il hiérarchiser l’espace autrement ?


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