Professeur
Madanagobalane,

interview exclusive

    
  
   Le Professeur Kichenassamy Madanagobalane, éminent universitaire tamoul, est déjà connu à la Réunion puisqu'il s'y est rendu il y a plusieurs mois à l'initiative du Groupe d'Etudes de de Recherches sue la Malbarité. Dans cette riche interview, qu'il a eu l'amabilité d'accorder à Indes réunionnaises, il évoque essentiellement l'histoire et les caractéristiques de la littérature tamoule, une des plus anciennes du monde !

Interview           Contact


Interview

  • IR : Monsieur Madanagobalane, nous savons que vous êtes un éminent professeur de littérature, mais pouvez-vous vous présenter plus complètement aux visiteurs du site ?

    Pr M : Expériences Professionelles :
    Jawaharlal Nehru University, New Delhi, Professeur, 1973-1982
    Université de Madras : Directeur du Centre d'Etudes Françaises, 1982-2002
    Directeur du Centre d'Etudes des Langues Etrangères, l998-2002
    Directeur du Centre d'Etudes Canadiennes, 1996-2002
    Membre du Conseil d'Administration de l'Université de Madras Président de la Commission chargée du Planning et du Développement - (NAC 5Star accredited - University of Excellence.)
    Président Fondateur de l'AITF(Association of Indian Teachers of French)-1985-1998
    Président honoraire de l'AITF (depuis 1998)
    Vice Président de la Commission Asie Pacifique de la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF), Paris (1996-2000)

    Etudes et Recherches
    Thèse : André Malraux et l'Inde (1975)
    Diplôme de Littérature Française Contemporaine - Sorbonne – 1971

    Publications :
    1. Traductions
    En tamoul :
    Kolaikaran Kai, Les nouvelles de Maupassant
    Le Libraire de Gérard Bessette
    Encore cinq minutes de Françoise Lorenger
    La vie en fuite de Denis Bélanger
    Les belles soeurs de Michel Tremblay
    Leçon d'anatomie de Larry Tramblay
    En français :
    L'Epreuve du feu
    2. Catalogue des ouvrages français en Inde.
    3. Progresser en français, texte
    4. Progresser en français, guide pratique
    5. Mantra - Méthode du FLE
    6. Mantra - Méthode du FLE - guide pratique
    7. Mantra - CD ROM

    A  organisé deux Congrès Internationaux sur la francophonie :
    1. Littérature Francophone , 1995 13-17 décembre
    2. L'Ecrivain Francophone, 1998 13-17 décembre

    A Participé aux Conférences internationales sur les différents thèmes : Grèce, Chine, Lausanne, Japon, Maurice, Paris, Thaïlande, La Réunion.
  • IR : Le recueil L'Epreuve du feu regroupe divers textes représentatifs de la littérature tamoule. Pouvez-vous nous en parler avec plus de précision ?

    Pr M : 
    C'est un recueil de onze nouvelles tamoules d'auteurs contemporains traduites en français sous ma direction.
           «L'épreuve du feu » de Jayakandan : Une jeune étudiante qui attend l'autobus sous la pluie battante se laisse conduire par un jeune homme qu'elle ne connaît pas.  L'histoire raconte comment elle cède  aux avances de celui-ci  et comment réagit sa mère scandalisée.
    « La compassion » de Prapanchan : un jeune homme venge la mort de son amante en tuant le coupable.  Il va bientôt subir la torture de la police qui mène l'enquête. Un policier, qui s'apitoie sur son sort, tire sur lui sous prétexte que celui-ci a tenté de prendre la fuite.
     « Manalour Maniamma » de Rajam Krishnan est le récit héroïque d'une jeune femme qui, mariée à l0 ans, veuve à 22 ans, se consacre entièrement à la lutte pour  l'indépendance et au rétablissement de la justice sociale.

     « Un rayon de soleil » de K.Rajanarayanan : dans un bus public qui avance péniblement sous une chaleur torride, il y a une discussion momentanée quand une jeune femme monte avec un enfant dans ses bras.
     «Le grand départ » de K. Rajnarayanan : récit humoristique du décès d'un vieux villageois dont on ne connaît pas l'âge.
     « Etre homme  même dans l'adversité… » de Balakumaran : récit à la première personne d'un mari qui pardonne à sa femme son infidélité et qui, après la mort de celle-ci, prend à son service son jeune amant.
     « La haie » d'Ashokamitran : un jeune homme se met en devoir de réparer la haie de son jardin pour protéger contre les chèvres les plants du jasmin qu'il cultive.  Mais s'étant tellement lié d'amitié avec une de ces chèvres il finit par y laisser un trou. 
     « Le temps et  cinq gamins » d'Ashokamitran : un jeune homme se dépêche d'aller prendre le train.  Il se demande s'il va réussir.  Le temps lui semble fuir. Mais sur son chemin, il voit une mendiante qui demande l'aumône pour ses cinq enfants qui sont couchés, inconscients, autour d'elle. Dans le cas  de ces enfants, le temps semble s'être arrêté.  Cette nouvelle illustre donc la relativité du temps.
     « Eldorado» de Sujatha : un fils qui a été tenu à l'écart de la famille revient voir son père qui se meurt. Les autres membres de  la famille estiment qu'il est revenu réclamer sa part d'héritage. Mais il s'avère que  celui-ci n'a d'autre but que de voir son père avec qui, jeune, il a connu les moments les plus heureux de sa vie.
    D'ailleurs, il surprend tout son entourage mesquin et cupide en renonçant à sa part d'héritage.
     « La vie » de Neela Padmanaban : l'histoire décrit une jeune mère fatiguée qui, la nuit, essaie d'allaiter son bébé sans déranger l'intimité conjugale d'une famille nombreuse qui vit sous le même toit.
     « Dans quelle direction ? » d'Ambai : l'intérêt de cette nouvelle réside dans la résentation des événements selon un point de vue féministe : la narratrice a proposé un essai à un concours.  Il n'a pas été retenu, car l'auteur a accordé à la déesse Lakshmi  la même importance qu'à son époux, Vishnou.  
       Ce recueil contient, outre un glossaire, une petite histoire de la nouvelle tamoule depuis ses origines jusqu'à nos jours.
       Ce livre est publié par Samhita Publications,Chennai.

  • IR : La littérature tamoule, de manière générale, est votre domaine de prédilection, pouvez-vous évoquer ses origines ?

    Pr M : La langue tamoule étant ma langue maternelle, je me suis intéressé à la littérature tamoule depuis mon enfance.
    Les origines de la littérature tamoule sont très lointaines et remontent selon les experts au 5ème siècle av. J.C.

    L'Antiquité
    1. La littérature Sangam (agam pouram) 4ème siècle av J.C . jusqu'au 3ème siècle ap. J.C.
    Littérature lyrique : la guerre, la politique etc.
    2. La littérature didactique 2ème siècle ap. J.C. jusqu'au 6ème siècle ap. J.C.   dont la plus importante est Tiroukoural par Tirouvallouvar
    3. Les premières épopées Silappadikaram, Manimegalai, etc.

    Moyen Age
    1. Littérature dévotionnelle (Littérature pieuse) 7ème siècle ap. J.C. jusqu'au 10ème siècle ap. J.C.
    Les chants dévotionnels des Saints Saivaïtes (Nayanmar) et des Saints Vichnouïstes (Alvar)
    2. Les épopées - 10ème jusqu'au 13ème siècle ap. J.C Sivakasintamani,   Kambaramayanam
    3. Les oeuvres de Avvaiyar et de Sekkijar
    4. Les commentaires - 13ème siècle jusqu'au 16ème siècle ap. J.C. ; commentaires sur les oeuvres Vichnouïstes et Saivaïtes
    5. Littérature religieuse - 16ème jusqu'au 19ème siècle
    Littérature hindoue
    Littérature musulmane
    Littérature chrétienne (Les œeuvres de Virmamounivar)
    6. XX ème siècle - Nouvelles - Romans - Théâtre (Barathi, Pudumaipittan, Kalki, etc.).

  • IR : Quelles sont les grandes étapes, les grands mouvements, les grands auteurs qui ont ponctué l'histoire de la littérature tamoule ? En France et à la Réunion on connaît Thiruvalluvar, les romans d'Ilango Adigal et Shattan, dans leur traduction d'Alain Daniélou : qui étaient ces auteurs ?

    Pr M :
    1. Tirouvallouvar
    C'est le plus important auteur de la littérature didactique. Son oeuvre principale Tiroukkoural (2 vers) se compose de trois parties : Aram, Porul, Kamam
    L'ensemble regroupe 1330 couplets.
    Cette oeuvre résume toute la morale du pays tamoul. Cependant cette morale est d'une portée universelle. D'où la première place accordée à cette oeuvre dans l'ensemble de la littérature tamoule.
    2. Ilango
    Ilango est l'auteur de la célèbre épopée Silappadikaram - Descendant d'une lignée princière du royaume de Chera (Kerala), il renonce à son titre en faveur de son frère. Sa grande générosité d'âme s'explique par le fait que son oeuvre constitue en quelque sorte un panégyrique de tous les trois royaumes tamouls (chera, chola et pandya). Son immortalité est assurée par son oeuvre littéraire : Silappadikaram, qui raconte l'histoire de Kovalan et de Kannagui. A la suite d'un subterfuge et d'une perfidie, Kovalan est accusé d'avoir volé l'anneau de la reine. Furieuse, son épouse se rend à la cour du roi et prouve l'innocence de son mari. Puis elle détruit la
    ville de Madurai en lançant une malédiction.
    3. Sattanar
    On l'appelle aussi Sittalai Sattanar,  faisant ainsi allusion à son habitude de se blesser la tête avec sa plume en mal d'inspiration. D'après la légende, Sattanar est un commerçant à qui Ilango a confié la tâche d'immortaliser la fille de la maîtresse de Kovalan, Madavi : Manimegalai. Elle renonce à la vie familiale et se consacre entièrement à la cause des pauvres et des démunis car, grâce à son adhésion au bouddhisme, elle acquiert un bol magique (amouda sourabi) dont le contenu est inépuisable, ce qui lui permet de nourrir les affamés.

       La littérature tamoule est différente des littératures védiques.  Tiroukkoural est une oeuvre où les valeurs morales sont mises en relief. Dans la littérature Sangam tous les thèmes sont traités : la dévotion, l'amour, la guerre, etc. Donc, on constate qu'il y a une sorte d'amalgame de thèmes variés. Les principales oeuvres sont Ettoutokai, Pattouppattu, Atroupadai…
    Plusieurs ouvres ont été détruites. Seules nous sont parvenues Ettouttokai et Pattouppattu grâce aux efforts de rois et poètes du 2ème siècle ap. J.C.. Ettouttokai et Pattouppattu : constituent les neuf oeuvres de la littérature sangam.

  • IR : On a souvent l'impression que la littérature indienne ancienne, en général, est nourrie d'une inspiration essentiellement religieuse : est-ce aussi le cas de la littérature tamoule ? Quels aspects religieux en sont particulièrement caractéristiques ?

    Pr M : La dévotion est l'aspect religieux le plus important de toute une période de la littérature tamoule qui couvre la période de sangam et de "idaikkalam". La dévotion des Saints hindous (saivaïtes et vichnouïstes) est valorisée pendant la période de Sangam et pendant la période de son déclin. Certains aspects de la religion bouddhique sont évoqués dans les deux premières oeuvres épiques : Silappadikaram et Manimakalai.

  • IR : Quelles sont plus généralement les spécificités de la littérature tamoule classique par rapport aux autres littératures du Sous-Continent ?

    Pr M : Le premier aspect important, c'est l'ancienneté. Le deuxième aspect, c'est que cette littérature s'est basée depuis le début sur une poétique bien précise et bien spécifique par exemple : Agathiam, Tholkappiam, etc.
       L'origine de la poétique tamoule se situe dans le Tholkappiam, la   plus ancienne des grammaires tamoules
    qui est en même temps "le résumé et l'essence de l'ensemble de la culture tamoule classique" (Zvelebil). Cet ouvrage qui date très probablement du  premier siècle av. J.C. (?) comprend dans sa forme actuelle trois parties : Ezhutadhikaram, Solladhikaram et Poruladhikaram.
       L'Ezhuthadhikaram  traite de la phonétique, de la phonologie, de graphémique etc.
       Le Solladhikaram  est consacré à l'étymologie , la morphologie, la sémantique etc.
       Le Poruladhikaram  se divise en neuf chapitres : Agathinai iyal  : chapitre sur  le thème de l'amour ; Purathinai iyal : chapitre sur d'autres thèmes (guerre, politique etc) ; Kalavu  iyal : chapitre sur la discrétion dans l'amour ; Karpu iyal : chapitre sur la fidélité conjugale ; Poruo iyal : chapitre sur les aspects supplémentaires de l'amour ; Meipattu iyal : chapitre sur la manifestation des états d'âme ; Uvamai iyal : chapitre sur la comparaison ; Ceyyul iyal : chapitre sur la composition ; Marapu iyal : chapitre sur l'usage traditionnel de la langue.
    Nous comprenons ainsi que les quatre ou cinq derniers chapitres du Poruladhikaram du Tolkappiam constituent une véritable poétique dont s'inspireront tous les grands écrivains et poètes depuis l'antiquité.

  • IR : La langue tamoule littéraire est-elle différente de la langue quotidienne? En quoi consistent ces différences ?

    Pr M : Oui, l'écart entre l'écrit et l'oral est l'une des embûches contre lesquelles se heurtent les étrangers. Cependant cet écart tient surtout à la manière d'utiliser à l'oral les mêmes strutures qu'à l'écrit, mais d'une façon relâchée Ex : avan varukiran  - avan varraan ( "il vient" ).
    Dans le projet de méthode de Tamoul Langue Etrangère que nous nous proposons d'élaborer en collaboration avec Govindin Sully Santa ( GERM, Groupement d’Etudes et de Recherches surt la Malbarité) cet aspect fera justement l'objet d'un traitement particulier.

  • IR : Quels sont les principaux auteurs, les principales sources d'inspiration, les principales caractéristiques formelles de la littérature tamoule contemporaine ?

    Pr M :
    Poésie : En poésie, il existe un courant plus ou moins traditionaliste illustré par Barathi, Barathidasan, Kannadasan etc. Mais ce courant a vite cédé la place au vers libre, ( Abdoul Rahman, Vairamuthu, Mou Metta, etc) et à la forme d'inspiration japonaise, hai ku.
       Théâtre : Le théâtre classique tamoul est issu du Thérukoûtou. Il est vrai que tout au long  du XXe siècle, on a essayé de  le transformer selon les modèles européens. Mais les résultats ne sont pas très encourageants. C'est peut-être à cause de l'avènement du cinéma et de la télévision. Certains précurseurs et représentants du théâtre moderne tamoul : Sankaradas Swamikal, P.S. Ramayya,   Na.Pitchamourty, Narana Duraikannan, Pe Touran, Cho, Komathi Swaminathan, Komal Swaminathan etc.
       Prose : Le roman et la nouvelle  sont véritablement les nouveautés de la littérature tamoule du XXe siècle. Ces deux genres sont nés d'un contact avec la littérature européenne. Principaux représentants : Kalki, Pudumaipittan, Akilan, Va Ra, Ka Na Sou, M.V.Venkataraman, Jayakandan, Ki Rajanarayanan, Ambai, Asokamittran, Prabanchan, Ku Pa Ra, Ti. Janakiraman, Ku Alagirisamy, Sundara Ramasami, Sujatha.
    Principales sources d'inspiration : pour le fond, l'inspiration principale était au début du siècle la lutte pour l'Indépendance, lutte contre les abus sociaux (caste, dot, misère, condition féminine, analphébétisme) ; pour la forme, l'inspiration étrangère.

  • IR : Pouvez-vous nous parler plus précisément du thérukûthu, dans lequel le "bal tamoul" de la Réunion trouve l'essentiel de ses racines ?

    Pr M : Le 'thérukûthu' est une forme d'art dramatique traditionnelle, d'origine essentiellement tamoule. Selon l'étymologie,   le mot désigne le théâtre de la rue (théru= rue ; kûthu=théâtre). C'est un divertissement à portée religieuse et sociologique.
    -Il fait partie des fêtes religieuses en l'honneur des divinités villageoises. 
    -Il est monté également pour marquer une trêve ou réconciliation entre deux camps opposés dans un village.
    Le 'thérukûthu' fait une place importante à la chanson et à la danse. En général, le texte est chanté avec accompagnement musical.
    Le  répertoire est celui des grandes épopées ( le Ramayana et le Mahabharatha) et des vies des saints (Nandanar, Kannapa Nayanar,etc.).
    L'entrée en scène des personnages importants est précédée d'un jeu de rideau qui ne cache que le haut des corps, excitant la curiosité des spectateurs.


    Le 'térukûthu' ne se divise pas en scènes ou actes. D'où l'importance  de 'kattiayankaran', personnage secondaire du point de vue de l'histoire, mais qui se charge d'en introduire les personnages principaux, d'établir les liens entre les différents épisodes et de commenter en langage courant les passages difficiles.
    La durée du 'térukûthu' se limite à une nuit ou s'étale sur plusieurs.La représentation du Mahabharatha dure souvent dix nuits entières.
    Exemples de 'thérukûthu' : Keechaka Vatam,  Darumar Pattapichekam, Vali Motcham.
    Ouvrage de référence :  Dr. A Arivunambi, Thamizhagathil Therukûthu, Pondicherry, Pondicherry  University, 1989.

  • IR : Existe-t-il une littérature tamoule en langue anglaise, en langue française ? Pouvez-vous nous en parler ?

    Pr M : Depuis l'Indépendance, les oeuvres littéraires tamoules sont de plus en plus traduites vers les langues européennes, notamment l'anglais et le français. Au début, c'étaient des initiatives individuelles, mais avec le développement des départements de langues dans les universités indiennes une certaine prise de conscience s'effectue parmi les enseignants de lettres et intellectuels quant à la nécessité de faire connaître aux étrangers les plus beaux textes de la langue indienne. C'est ainsi que naissent des équipes de traducteurs, notamment dans les départements de français ( Madanagobalane et son équipe, R. Kichenamourty, R. Venguattaramane, S. Pannir Selvame, C. Rajeswary) et de l'anglais (Indra de l'Université de Madras et son équipe).
    Voici quelques références :
    T.P.Meenakshisundaram, A History of Tamil Literature, Annamalai University, Annamalai Nagar, 1965.
    K.Kailasapathy, Tamil Heroic Poetry, Oxford University Press, London, 1968.
    V.R.Ramachandra Dikshitar ,  Studies in Tamil Literature and History,
    SISSWPS, Madras, 1983. (reprint)
                       ,,                           ,   The Cilappatikaram, SISSWPS, Madras,  (2nd ed)
    Elayaperumal, M, Grammar of Ainkurunuru with index, Department of Tamil, University of Kerala, Trivandrum, 1975.
    Index des mots de littérature  tamoule ancienne, 3 vols, Institut Francais d'Indologie, Pondichery, 1967, p.68, p.70.
    Louis Renou & Jean Filliozat, L'Inde classique, Manuel des etudes indiennes, Pais, 1947.K.A.Nilakanta
    Sastri, The sangam Age - Its cults and cultures, Swathi Publications, Madras, 1972.
    The  story of my life by Dr. U.V. Saminathaiyer, translated into English by S.Gurumurthy, Dr.U.V.Saminathayer Library, Madras, 1980
    M. Winternitz, History of Indian Literature, tr. From the German, Motilal Banarsidas, Delhi, 1987.
    V. Kamil  Zvelebil, Tamil Literature in  A History of Indian Literature,ed by J.Gonda, Vol. 10, Otto Harrassowitz, 1974.

  • IR : Quel regard portez-vous sur le cinéma tamoul contemporain ou plus ancien ?

    Pr M : On peut dégager au moins trois étapes dans l'évolution du cinéma tamoul :
    - Tout au début, dans les années 30 et 40, les sujets prédominants étaient d'inspiration mythologique (Abimanyu, Krishna Lila, Sîta Parinayam) ou légendaire (Tirunîlakandar, Sivakavi, Kannagui...).
    - Dans les années 50, 60 et 70, le film tamoul diversifie ses thèmes, mais c'est l'idéologie dravidienne qui prédomine (Parasakthi, Vélaikari, Rangone Râdha...) .
    - Depuis des années 80, les films tamouls privilégient  une foule de thèmes sociaux :  remariage des veuves (Aval oru thodarkadai), dot, caste  (dans les films de Visu)....  
        

  • IR : Plus généralement, quel regard portez-vous sur la culture tamoule et son avenir ?

    Pr M : La culture tamoule, bien qu'elle soit plus vivace dans les zones urbaines, reste encore très ancrée dans les villages qui sont nombreux. Les aspects de cette culture sont perçus dans de nombreuses fêtes et de rites encore pratiqués dans les campagnes et les petites villes, telles que la fête de Pongal, Diwali, Vinayaga Chaturti, les mariages, les décès  ainsi que dans beaucoup d'autres moments de la vie quotidienne. Même les gauchistes ne reculent pas devant certains impératifs rituels religieux culturels. Pour les Tamouls cet aspect ne représente pas une contradiction parce que la culture tamoule est vécue plutôt que pratiquée.

  • IR : Vous avez eu l'occasion de faire la connaissance de l'île Maurice et de la Réunion ; que pensez-vous de la vie culturelle qui s'y développe, en particulier dans les milieux d'origine tamoule ?

    Pr M : Nous avons constaté que les Réunionnais et les Mauriciens d'origine indienne sont encore attachés à la culture tamoule et la survivance de certains aspects de la culture tamoule qui sont en train de disparaître. Nous avons constaté aussi qu'il y a chez ces communautés, une certaine nostalgie pour le pays tamoul.

  • IR : Vos projets vous conduiront-ils de nouveau à la Réunion ?

    Pr M : Oui.
    Il est donc à souhaiter qu'il y ait des rencontres plus fréquentes de ces communautés avec celles du pays d'origine comme cette tournée d'un  groupe de Réunionnais qui ont organisé des spectacles « Mille pétales » dans les différentes villes de l'Inde.

  • IR : Quelles lectures conseilleriez-vous à un francophone qui voudrait s'initier à la littérature tamoule ?

    Pr M : La meilleure initiation serait par le biais des traductions qui existent déjà, par exemple, traduction des poèmes de Barathi, l'Epreuve du feu, etc.

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