Jagadish Mohanty :

"my approach is always to pen down something in a new way"

      
  

   Il y a quelque temps, nous découvrions sur ces pages la romancière oriya Sarojini Sahoo, fervente féministe, mais aussi admiratrice de son époux écrivain... C'est à présent au tour de celui-ci, Jagadish Mohanty, de répondre à nos questions. Lui qui se définit comme existentialiste a à son actif une oeuvre narrative abondante, dont vous pourrez du reste avoir un aperçu à travers sa nouvelle The Golden Fish, dans sa version anglaise.


Interview - The Golden Fish (short story)


Interview

  • IR : Jagadish Mohanty, you are well known in Orissa and India, but please could you introduce yourself to our visitors ?
          Jagadish Mohanty, vous êtes très connu en Orissa et en Inde, mais pourriez-vous vous présenter à nos visiteurs ?

JM : Though I am well known to Oriya and Indian language readers, very few of my stories have been translated into English and hence I am quite unknown to the readers of outside India or to the  readers  in English.You can know more about me from Wikipedia at http://en.wikipedia.org/wiki/Jagadish_Mohanty.
        Même si je suis bien connu des lecteurs en langue oriya ou en d'autres langues indiennes, très peu de mes récits ont été traduits en anglais, et ainsi je suis très peu connu des lecteurs extérieurs à l'Inde ou des lecteurs anglophones. Vous pouvez en apprendre davantage sur moi à partir de cette page de Wikipedia :
  http://en.wikipedia.org/wiki/Jagadish_Mohanty.

  • IR : Was it an early choice for you to become a writer ? How did it happen ?
          Votre choix de devenir écrivain s'est-il fait très tôt ? Comment cela s'est-il passé ?

JM : Yes I had been writing since my childhood and I got my first poem published in the Children Section page of an Oriya daily newspaper when I was a boy of ten years old.
          Oui, j'ai commencé à écrire dès mon enfance, et j'avais dix ans quand un quotidien en oriya a publié pour la première fois un de mes poèmes, dans sa rubrique jeunesse.

  • IR : You are famous for your novels and short stories : could you please pick a few of them and tell more about them ?
           Vous êtes célèbre pour vos romans et vos nouvelles : pourriez-vous en chosir quelques exemples en nous en dire un peu plus ?

JM : I have been conferred with  Orissa Sahitya Akademi Award for my novel Kanishka-Kanishka and have been conferred with most prestigious Sarala Award for my short stories collection Suna Ilishi (The Golden Fish). I was awarded by Utkal Sahitya Samaj for my achievement in Oriya fictions writing. In 70’s Oriya Literature experienced a massive change in its style and concept in fiction writing and critics say I was the premier to start this changes.
      
J'ai reçu l'Orissa Sahitya Akademi Award pour mon roman Kanishka-Kanishka, et j'ai reçu également le prestigieux Sarala Award pour mon recueil de nouvelles Suna Ilishi (Le Poisson rouge). L'Utkal Sahitya Samaj m'a récompensé pour mes succès en littérature de fiction en oriya. Durant les années '70, la littérature en oriya a connu un changement capital dans son style et dans les fondements de l'écriture de fiction, et les critiques disent que je suis le premier à avoir lancé cette évolution.

  • IR : What is basically your purpose when you start a book ? Is it always different ? Where do you find your inspiration ?
      
       Quel est votre objectif principal lorsque vous entreprenez un livre ? Est-ce chaque fois différent ? Où trouvez-vous votre inspiration ?

JM : There is no specific purpose or plan for writing a book. Whenever any theme breeds in my mind, I try to make it mature and I always try to make the full texts in my mind before penning down. Usually the end part or climax of the story comes to my mind first and then I want to weave the full fiction from end to beginning. As I am an individualist,  I deal with the struggle of an individual within the society to prove one’s existence. So one can find the pain and pathos dilemmas and defeat of individual consciousness in my fictions. My stories and novels broadened from Naxal (Marxist terrorism in India) to cloning as a challenge to God.
         Je n'ai pas d'objectif ou de projet spécifique lorsque j'entreprends l'écriture d'un livre. Lorsqu'un thème se fait jour dans mon esprit, j'essaie de le faire mûrir et j'essaie toujours de concevoir l'ensemble du texte avant de le rédiger. Généralement, c'est le dénouement, le point d'orgue de l'histoire qui me vient en premier, ensuite je m'efforce de tisser l'ensemble du récit depuis la fin jusqu'au début. Etant individualiste, je m'intéresse au combat que l'individu doit livrer au sein de la société pour faire ses preuves et s'imposer. On peut donc retrouver dans mes récits la souffrance et le pathétique des dilemmes et des échecs de la conscience individuelle. Mes nouvelles et mes romans abordent des sujets qui vont de Naxal (le terroisme marxiqte en Inde) jusqu'au clonage en tant que défi lancé à Dieu.

  • IR : What does writing bring to you ?
          Qu'est-ce que l'écriture vous apporte ?

JM : Only self satisfaction and pleasure .
        Tout simplement une satisfaction personnelle et un plaisir.

  • IR : How would you define your style ?
          Comment définiriez-vous votre style ?

JM : I don’t write in a definite style. But my approach is always to pen down something in a new way. I have written a short story without using any transitive verb. I have written story camouflaging poetry and prose with similar manner.
        Je n'écris pas dans un style particulier. Mon approche consiste toujours à rédiger d'une manière nouvelle. J'ai par exemple écrit une nouvelle sans utiliser de verbes transitifs. J'ai écrit un récit en déguisant poésie et prose de manière identique.

  • IR : Is there any other writer you consider as your model ?
          Y a -t-il un auteur que vous considérez comme un modèle pour vous ?

JM : Yes, of course he is Kafka. I consider him as the father of fiction writing.
        Oui, bien sûr : je veux parler de Kaka. Je le considère comme le père de l'écrirture de fiction.

  • IR : And what about your wife, Sarojini Sahoo ? Are your books very different from hers ?
          Et que diriez-vous au sujet de votre épouse, Saojini Sahoo ? Vos livres sont-ils très différents des siens ?

JM : I know her from her school days. We have been in love since our teen age. She has been very daring and meticulous in her writing since the beginning. But we write with our different subjects. I consider myself as an existentialist where she is a feminist. She always feels free to write about the women, though some of her novels and short stories are on gender neutral topics. Her writings are very daring to describe the feminine feelings like restrictions in adolescence, pregnancy, and the fear factors like being raped or being condemned by society and the concept of bad girl etc.
       
Je la connais depuis l'époque où elle était écolière. Nous avons été amoureux dès notre adolescence. Elle a été très audacieuse et méticuleuse dans ses écrits dès l'origine. Mais chacun de nous écrit sur ses sujets de prédilection. Je me considère existentialiste, alors qu'elle est féministe. Elle éprouve toujours beaucoup de liberté à écrire au sujet des femmes, même si certains de ses romans ou de ses nouvelles échappent à ce sujet qu'est la femme. Ses textes abordent avec beaucoup d'audace la description des sentiments féminins : les limitations de l'adolescence, la grossesse, les hantises comme celle du viol, de la condamnation sociale ou de l'image de mauvaise fille.

  • IR : Taking a bird's eye view of literature and culture in Orissa, what would you say ?
          En prenant du recul, que diriez-vous de la littérature et de la culture en Orissa ?

JM : Oriya is an official language of the state of Orissa, India, which possesses a rich cultural heritage and tradition of music, dance, dramatics, art & crafts of many splendoured varieties and forms, which elegantly originate from its magnificent monuments, ancient caves, rock-cut sculptures and innumerable temples. It  has a very rich and opulent cultural heritage due to the intermingling of Hinduism, Buddhism and Jainism. The state is known for the Jagannath temple and  the classical Odissi dance form. The Jagannath Temple in Puri is regarded as one of the four most sacred Hindu pilgrimage places in India. Some scholars trace a Buddhist origin of the trinity of the Jagannath temple. It is said that the tooth relic of Lord Buddha is preserved in the image of Jagannath. Some scholars also advocate the theory of the Jaina origin of Jagannath. Jainism was very much popular in Orissa, and archaeological remains and Jaina images recovered from various places of Orissa prove its importance.
   The beginnings of Oriya poetry coincide with the development of Charya Sahitya in 7th Century AD, started by Mahayana Buddhist poets and  the 12th century Madala Panji or the Palm-leaf Chronicles of the Jagannatha temple at Puri can be considered as the earliest form of Oriya prose. Contemporary Oriya writing is rooted to Indian realities, presents a fascinating collage of varied, and often contradictory, trends and preoccupations. Their problems are essentially Indian, the settings Indian, and their characters talk in the same language as they would if they were real. Their works (many serialized through periodicals) are immediately accessible and open to appraisal by readers who can judge its authenticity at once (and thus decide a writer's success).

        L'oriya est la langue officielle de l'Etat d'Orissa, qui possède un riche patrimoine cultrurel, une riche tradition, dans les domaines de la musique, de la danse, des arts dramatiques, de l'artisanat, sous une grande variété de formes magnifiques qui trouvent leur
origine dans ses splendides monuments, ses grottes antiques, ses sculptures sur pierre et ses innombrables temples. Cet héritage culturel est très riche et opulent, à la rencontre de l'hindouisme, du bouddhisme et du jaïnisme. L'Orissa est connu pour le temple de Jagannath et la danse classique Odissi. Le temple de Jagannath, à Puri, est considéré comme un des quatre lieux de pèlerinage hindous les plus sacrés en Inde. Certains spécialistes évoquent des origines bouddhistes pour la trinité du temple de Jagannath. On dit que la relique de la dent de Bouddha est conservée à l'intérieur de la représentation de Jagannath. D'autres spécialistes défendent la théorie d'une origine jaïn. Il est vrai que le jaïnisme a été très répandu en Orissa, et des ruines, des statues jaïn retrouvées en divers endroits en Orissa confirment cette importance.
        Les commencements de la poésie oriya coïncident avec le développement de la Charya Sahitya au cours du VIIème siècle,  débutée par les poètes bouddhistes du Grand Véhicule ; le Madala Panji du XIIème siècle ou les chroniques sur livres de palmes du temple de Jagannath à Puri peuvent être considérés comme les premières formes de littérature en prose en oriya. La littérature oriya contemporaine est ancrée dans les réalités indiennes et présente un fascinant ensemble divers de tendances et de préoccupations souvent contradictoires. Les problèmes abordés sont essentiellement indiens, le cadre est indien, et les personnages parlent le langage de tous les jours. Les oeuvres (souvent publiées par épisodes dans des revues) sont d'un accès immédiat et se prêtent à la critique des lecteurs qui peuvent juger directement de leur authenticité (et ainsi décider du succès de l'écrivain).

  • IR : Now what are your plans ? What will be your next book ? Do you try to get your books published in Europe ?
          A présent quels sont vo projets ? Que sera votre prochain livre ? Essayez-vous de faire publier vos livres en Europe ?

JM : I don’t have any planning before writing. I just write. I don’t know when I would  write. Writing clicks to me and I feel myself in writing. Many times, planning to write a novel or story may fail and some times without any planning, we can  complete.
   No, I have never tried to get published in Europe as very few of my stories have been translated in English.

        Je ne fais pas de projets précis pour écrire. J'écris, c'est tout. Je ne sais pas quand e vais entreprendre un livre. C'est un déclic qui se produit et je sens en moi l'envie d'écrire. Il arrive souvent qu'un roman ou une nouvelle que l'on a planifiés aboutissent à un échec, et parfois, sans aucune planification, on aboutit à une réussite.
   Non, je n'ai jamis tenté de me faire publier en Europe : très peu de mes récits ont été traduits en anglais.

 

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