Vêlayoudom Marimoutou :
"
En cinquante ans d’histoire, l’IFP est devenu un immense réservoir de savoirs sur les cultures, les sociétés et les environnements de l’Inde"
      
  

   L'Institut Français de Pondichéry est une institution remarquable qui, depuis le cœur de la vieille ville coloniale rayonne sans faiblir depuis des décennies. Le travail pointu et approfondi des chercheurs de très haut niveau et les "trésors" inestimables des archives font de l'IFP un lieu incontournable pour qui s'intéresse de près aux réalités indiennes. Le Professeur V. Marimoutou, universitaire d'origine Réunionnaise, dirige actuellement l'Institut et nous en parle ici de manière précise...


Interview  -  L'IFP : site Internet


Interview

  • IR : Monsieur Marimoutou, pourriez-vous commencer par vous présenter à nos visiteurs ?

    VM : Je suis le Pr Vêlayoudom Marimoutou, de l'Université de la Méditerranée, en détachement au MAEE comme directeur de l'IFP. Economètre spécialiste des questions liées aux séries temporelles avec des applications en macroéconomie et en finance, je m''intéresse actuellement aux structures de Markov cachées dans des modèles de corrélations dynamiques.
     

  • IR : Vous êtes donc français, réunionnais d'origine, mais êtes né et avez grandi dans un milieu d'origine indienne... Considérez-vous que la part indienne de ces racines et de cet environnement originel a joué un rôle déterminant dans votre parcours et votre vocation ?

VM : La question est mal posée, car y sont intégrés plusieurs niveaux de perception identitaire. La citoyenneté française est indivisible selon la constitution et dans le contexte actuel, il est utile de le rappeler.
   J'ai grandi dans un environnement très stimulant et très riche d'un point de vue intellectuel. J'ai choisi librement mon domaine et mes disciplines d'étude. Quant à la notion de vocation,  c'est une notion mal définie, aussi je m'abstiendrai d'y répondre.

  • IR : Vous sentiez-vous, dans votre enfance et votre adolescence, résolument indien, indo-réunionnais, malbar, créole... ?

VM : J'ai de la chance, car je me suis découvert, très tôt, être humain avec toute son universalité. Avec une tête, deux bras, deux jambes et le reste, toute l'humanité est en moi. Je ne vois donc aucune raison de me restreindre à tel ou tel aspect. De ce point de vue, j'ai toujours été sécurisé, et là encore je remercie mes parents. 

  • IR : Vous voici à présent à la tête du prestigieux Institut Français de Pondichéry : quel a été votre parcours avant d'occuper cette position ?

VM : Avant de diriger l'IFP, j'ai eu de la chance de travailler en tant que responsable scientifique au CNRS, un des meilleurs établissements de recherche au monde. Plus précisément, j'étais directeur scientifique adjoint au département des Sciences Humaines et Sociales. J'y ai beaucoup appris, dans un contexte de réformes important et j'espère y avoir contribué de façon utile. J'ai aussi dirigé une des plus importantes équipes de recherche, en France, de Science Economiques, de 2000 à 2004, une unité mixte du CNRS (GREQAM UMR 6579) et de 2004 à 2006, j'étais en délégation comme chercheur au CNRS. De 1988 à 1999, j'ai été en poste à l'Université Montesquieu Bordeaux 4,  en tant que maître de conférences et à partir de 1992 comme professeur des universités après le concours d'agrégation de l'enseignement supérieur (12°). En 1996, j'ai été le doyen de la faculté  des sciences économiques et de gestion jusqu'à mon départ. 

  • IR : Pouvez-vous nous rappeler l'historique et surtout, dans leurs grandes lignes, les actions de l'IFP, ses grands domaines d'activité ?

VM : Bref historique et présentation de L’Institut Français de Pondichéry : L’Institut Français de Pondichéry (IFP), un des plus important des Instituts de recherche dépendant du Ministère Français des Affaires Etrangères, a été créé en 1955 suite à « l’accord de cession de facto » des comptoirs français de l’Inde signé en octobre 1954. 

   La gestation : L’idée d’un institut à Pondichéry a été lancée pour la première fois en 1891 par le capitaine Martinet, fondateur de l’Alliance française de Pondichéry. Elle fut reprise pendant la seconde guerre mondiale par Paul Josselin, chef du service de l’Instruction Publique. Elle a reçu un soutien politique quand, en 1949, M. Catrice a émis à l’Assemblée de l’Union Française le vœu de créer un institut à Pondichéry.
   Lorsque la question du rattachement de l’Inde française à l’Union Indienne s’est posée, les Français ainsi que les Pondichériens attachés à la France désiraient en effet perpétuer le lien pluriséculaire entre la France et l’Inde par le biais de la culture.
   Au moment des préparatifs de la cession de Pondichéry, l’idée refit surface lors d’une réunion à laquelle participaient l’Ambassadeur de France, M. Stanislas Ostrorog, M. Panikkar, historien, délégué du gouvernement indien et le Dr. Jean Filliozat titulaire de la chaire d’indianisme au Collège de France. Le Pandit Nehru avait pour sa part souhaité faire de Pondichéry une « fenêtre ouverte sur la France ». Le mot «Institut» apparaît alors dans les lettres échangées entre les deux gouvernements. Le principe de la création « d’établissements ou institutions destinés à des études préparant à des diplômes de langue et de civilisation françaises, à la recherche scientifique ou à la diffusion de la culture française dans le domaine des lettres, des arts et des sciences » était acquis à la signature de l’accord sur les Etablissements français en Inde, signé le 21 octobre 1954 (art. 28).

   La naissance : L’acte de naissance de l’Institut Français de Pondichéry était signé. L’immeuble de la rue Saint Louis lui fût affecté. Il fut décidé aussitôt que l’institut aurait trois sections : une de langue et de civilisation françaises, à l’instar des instituts français existant déjà dans certains pays étrangers ; une de sciences pour satisfaire le vœu de l’Inde qui était avide de connaissances scientifiques pour bâtir l’Inde nouvelle ; une d’indologie chère au Dr Filliozat. L’Institut fut officiellement inauguré le 21 mars 1955 sous la présidence de l’Ambassadeur de France en Inde, S.E. le Comte Ostrorog, en présence de Shri Radja-Gopal-Achary, Gouverneur Général de l’Inde entre l’octroi du statut de dominion et la proclamation de la République, et plusieurs éminentes personnalités indiennes et françaises. Le Traité de Cession des Territoires Français à l’Inde (transfert de facto), signé le 28 mai 1956, consacre l’IFP dans sa mission de recherche et d’enseignement supérieur dans son article 24.

   La croissance : La section de langue et littérature françaises, placée sous la direction de Raymond Gélibert (qui assurait aussi la fonction de directeur du collège français), a organisé une série de cours publics de civilisation française. Elle n’a cependant vécu que quelques années puisque, dès 1958, la mission d’enseignement et de diffusion de la culture française qui lui était dévolue a été confiée à l’Alliance Française et que le centre audio-visuel qui lui succéda fut rapidement supprimé. La deuxième section, consacrée à l’Indianisme (ou à l’indologie) fut la première à fonctionner effectivement sous la houlette de Jean Filliozat, qui dirigeait simultanément l’IFP et l’Ecole Française d’Extrême-Orient. Cette section a aussitôt entrepris de collecter des manuscrits sur feuilles de palme, a mis en place une collection de photos d’icônes importantes ou rares et a commencé à traduire et éditer, avec notes et commentaires, des manuscrits sanskrits et tamouls. La section scientifique et technique, qui n’a réellement vu le jour qu’en 1956, entrepris des travaux de cartographie de la végétation (à l’échelle du millionième) sous la direction de Pierre Legris, un ingénieur des Eaux et Forêts qui avait déjà servi outre-mer. La constitution d’un herbier et des collections de pollens tropicaux et d’échantillons de sols étaient à la base de ce travail d’inventaire. Pierre Legris deviendra ensuite, de 1978 à 1988, le second directeur de l’Institut.

  La maturité : Jusqu’en 1988, l’Institut Français de Pondichéry a donc fonctionné avec deux sections. A cette date, sous la direction de Jean-Pierre Pascal, il fut réorganisé en trois départements dont les intitulés correspondaient de fait aux activités développées au sein de l’Institut durant un tiers de siècle le département d’écologie, héritier direct de la section scientifique et technique ; le département d’indologie, qui succédait à la section du même nom ; le département de sciences sociales qui consacrait les nombreux travaux réalisés en géographie au cours des années 1980. Cette structure avec trois départements demeure.
   En décidant de créer laboratoire de géomatique en 1994, François Houiller dotait l’Institut d’outils modernes de représentation et d’analyse des interrelations spatiales et temporelles entre ces sociétés et leur environnement.

   Le renouveau : Au fil des années, l’IFP a ainsi progressivement trouvé sa place et affirmé son rôle dans le domaine de la coopération scientifique entre la France et l’Inde. Une production scientifique abondante (et appréciée) en a résulté. Outre la publication d’articles scientifiques, on notera par exemple : l’édition de livres, des cartes avec notices sur les sols et la végétation de l’Inde du Sud, des CD-ROM sur l’héritage culturel et des systèmes multimédias d’identification des paramètres de l’environnement. En atteste également les nombreux accords et conventions passés avec des organismes français, indiens et d’autres pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord et la longue liste des étudiants (dont de nombreux doctorants), chercheurs et autres visiteurs de tous pays qui ont séjourné quelques jours à plusieurs mois à Pondichéry.

   Domaines d’activité de l’IFP : La mission de l’IFP est précisée dans l’article 24 du Traité de cession des établissements français en Inde (1956), comme Etablissement d’Enseignement Supérieur et de Recherche.
  
Champs de recherche : - Indologie : Société, Histoire et Culture Indiennes : Sources et Ressources. - Sciences Sociales : Dynamiques Sociales Contemporaines. - Ecologie : Environnement et Développement Durable.
  
Départements de recherche : - Le département d’Indologie (département historique) se focalise sur les clés de l’Inde classique, celles de ses religions, de sa littérature, de ses langues (le sanskrit, tamoul,…) pour mieux interpréter et étudier les fondements de l’Inde moderne. - Le département de Sciences Sociales promeut des recherches sur les grandes questions de société et sur les relations entre les sociétés humaines et leur environnement : gestion sociale de l’eau, développement urbain, démographie et mobilité sociale, finance et dette, impact de l’industrialisation sur les systèmes ruraux, diffusion des nouvelles technologies, systèmes de soins traditionnels, problèmes de santé liés à la diffusion des maladies transmissibles, etc. Dans le cadre de l’USR 3330, il engage également des recherches en économie, dans le domaine des relations internationales, et sur les questions socio-politiques. - Le département d’Ecologie centre ses recherches sur la biodiversité et notamment sur le fonctionnement d’écosystèmes fragiles (forêts, mangroves, …), en considérant l’homme comme un paramètre important de leur évolution. Il conduit des recherches visant à comprendre et à évaluer la diversité biologique des écosystèmes, naturels comme anthropisés, avec l’objectif de contribuer à la mise en place de schémas de conservation et de gestion durable des ressources naturelles. Une place significative est dédiée aux recherches en paléo-environnements sur la base d’une importante collection de pollens.

  • IR : Qui constitue l'équipe de l'IFP ?

VM : L’IFP compte environ 80 employés, dont des chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs. La vaste majorité du personnel est indien. Une partie du personnel est détaché par le Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes, dont le directeur, le secrétaire général, et généralement les chefs de départements. Certains chercheurs sont envoyés pour des durées variables, par les grandes institutions de recherche française, telles que le CNRS, l’INRA, le CIRAD etc. A cela s’ajoute des chercheurs et doctorants du monde entier qui effectuent des séjours de courtes ou moyennes durées à l’IFP.

  • IR : Dans quelle mesure cette déjà ancienne institution qu'est l'IFP est-elle aujourd'hui toujours en phase avec les évolutions modernes ? A quelle aune se mesure l'utilité de l'Institut ?

VM : En cinquante ans d’histoire, l’IFP est devenu un immense réservoir de savoirs sur les cultures, les sociétés et les environnements de l’Inde et a engrangé dans ses murs de précieux documents et matériaux de recherche.
   Loin de s’endormir sur ses lauriers, l’IFP a su adapter ses objectifs et ses modes de fonctionnement aux exigences du monde moderne et à la profonde et rapide mutation que vit l’Inde, son pays hôte. 
   A son origine « fenêtre ouverte sur la France » (Pandit Jawaharlal Nehru), l’Institut, en s’insérant dans les réseaux nationaux et internationaux de la recherche, est ainsi devenu, pour la France, et au-delà pour l’Europe, un observatoire privilégié du développement de l’ensemble des pays du Sud, où l’Inde, qui fait l’expérience d’innovations politiques, sociales, scientifiques et culturelles qui pourraient servir de références, donne un relief tout particulier.

  • IR : Si nous nous attardons sur le domaine d'activité peut-être le plus culturel de l'IFP, le département d'Indologie, pouvez-vous nous dire quelles en sont les réalisations les plus marquantes, notamment au cours de ces dernières années ?

VM : Le département d’indologie, département historique de l’IFP, poursuit ses recherches dans les domaines des Analyses indiennes de la langue et de la littérature sanskrite, de Histoire des religions et des Etudes tamoules, afin de mieux interpréter et étudier les fondements de l’Inde moderne. A cela s’ajoutent de nouveaux projets, dont un projet d’épigraphie qui sera mené avec Pierre Sylvain Filliozat, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. L’excellence des travaux menés dans le département d’Indologie se reflète, entre autres, au travers des Prix que se sont vus récemment décerner deux Pandits de l’IFP, à savoir la Légion d’Honneur pour le Pr Tattacharya, et les Palmes Académiques et le Prix Hirayama, pour le Pandit Sambandan.

  • IR : Quels sont les "trésors" de l'IFP, dans le domaine du sanskrit, du tamoul et des religions ?

VM : On peut parler de trésors notamment dans deux domaines : celui des manuscrits et celui des archives photographiques.

   Manuscrits. Deux importantes collections de manuscrits sur feuilles de palme et sur papier (transcrits), sont conservées au sein des institutions françaises de recherche à Pondichéry. Les textes sont écrits en Sanskrit, Tamoul et Manipravalam. La collection la plus importante est conservée à l’Institut Français de Pondichéry. Elle comporte 8187 liasses de feuilles de palme, 360 codices sur papier et 1144 transcrits (manuscrits sur papier recopiés et/ou commandés par des lettrés de l’IFP à partir des années 1950), qui sont maintenant consultable en ligne.
   Les manuscrits, collectés dans le pays Tamoul, couvrent tous les domaines de la science et des lettres de l’Inde prémoderne. La moitié d’entre eux concernent cependant le culte du dieu Shiva, une des traditions théistes les plus puissantes de l’Inde : l’IFP possède ainsi la plus grande collection mondiale de manuscrits sur le Shaiva Siddhanta, une tradition religieuse qui, au Xème siècle de notre ère, s’était répandue dans toute l’Inde et, au delà du sous-continent, à l’Est jusqu’au Cambodge. Cette tradition religieuse a constitué pendant plusieurs siècles le courant principal du tantrisme et a influencé toute la tradition théiste indienne. Les textes rassemblés, dont la plus grande partie reste inédite, s’échelonnent entre le Vème siècle de notre ère et l’époque coloniale.
  
L’importance de la collection de MANUSCRITS SHIVAÏTES DE PONDICHERY a été reconnue en 2005 par l’UNESCO : cette collection est désormais inscrite au Registre de la « Mémoire du Monde » de cette organisation. Cette nomination a relancé le processus de catalogage de la collection.
  
La "National Mission for Manuscripts" (NMM) a également sélectionné l’IFP pour être l’un de ses Centre de Ressources sur les Manuscrits. Ces Centres ont pour mission de mener des enquêtes et de cataloguer des manuscrits de collections inconnues dans les régions avoisinantes.

   Archives photographiques. Les archives photographiques de l’Institut Français de Pondichéry ont été fondées dès 1956 et ont continué de s’enrichir constamment depuis cette date, en accord avec la volonté de leur fondateur, Jean Filliozat, de constituer une base de données iconographiques pour l’étude des religions de l’Inde du Sud.
   Avec plus de 136 000 photos à l’heure actuelle, la photothèque de l’IFP constitue une source unique d’information visuelle sur l’état du patrimoine architectural et religieux de Inde du Sud dans la seconde moitié du vingtième siècle. Ces riches archives comprennent des images de sculptures sur pierre, statues en bronze, peintures, détails architecturaux, sculptures en bois sur chariots, peintures rupestres préhistoriques, palaces, joailleries et sculptures sur ivoire. Une place de choix revient également aux paysages urbains de Pondichéry, dont l’architecture de l’époque coloniale est aujourd’hui menacée ou a commencé à disparaître.
   La majeure partie de la collection concerne des sites du Tamil Nadu (60% des images), et des autres Etats du sud de l’Inde, Karnataka, Andhra Pradesh et - dans une moindre mesure - Kerala. Les monuments importants d’autres régions de l’Inde, comme ceux d’Ajanta et d’Ellora, sont aussi représentés.

  • IR : On sait que Pondichéry se situe au cœur d'un pays de culture tamoule : quels liens privilégiés cela implique-t-il avec cette dernière ?

VM : Par la situation géographique privilégiée de l’IFP au cœur du pays tamoul, le département d’Indologie s’efforce d’étudier l’histoire et la culture tamoule dans toute leur diversité : géographie historique de l’Inde du sud des origines à 1600, les hymnes shivaïtes classiques, exemples de la plus ancienne et prestigieuse littérature de l’Inde à côté du sanskrit et la culture tamoule contemporaine.

  • IR : L'IFP travaille ainsi, notamment, sur la littérature tamoule contemporaine : quelles en sont les évolutions les plus récentes, les tendances, les réalisations les plus remarquables ?

VM : Le programme de recherche mené à l’IFP sur la Culture Contemporaine tamoule, se concentre sur les interactions dynamiques et sur les liens entre le passé et le présent dans la culture tamoule, c'est-à-dire entre le tamoul classique et le tamoul contemporain, au travers des sources historiques. Le programme se concentre sur certains éléments peu étudiés, tels que la littérature et la culture Dalit, la culture et la littérature dialectique, la littérature tamoule sri-lankaise, l’étude des diasporas tamoules, etc. Grâce à la collecte et à la préservation d’un corpus unique de ressources dans ce domaine, le programme attire de nombreux doctorants et post-doctorants indiens et étrangers. 

  • IR : L'IFP joue-t-il un rôle particulier dans l'instauration progressive de liens privilégiés entre les Indo-réunionnais, souvent d'origine tamoule, et la terre de leurs ancêtres ?

VM : Conscient de l’importance de l'émigration pour diverses raisons des tamoul(e)s dans le monde et ses liens avec sa terre ancestrale, l’IFP a organisé plusieurs conférences et séminaires sur ce thème lors de ces dernières années.  Une exposition intitulée « La porte d’un nouveaux monde : Le Lazaret de la Grande Chaloupe » a d’ailleurs été organisée à l’IFP  du 22 janvier au 2 mai 2010. Elle retraçait le voyage et les périples des travailleurs engagés issus du sous-continent indien, vers l’île de la Réunion. Le succès qu’a connu cette exposition témoigne de l’intérêt que portent de nombreux indiens sur cette partie de leur histoire.

  • IR : Quels sont pour l'avenir les grands projets de l'IFP ?

VM : Beaucoup de projets, dans tous les domaines, mais je n'en citerai qu'un, peut être plus emblématique que les autres. Ceci concerne le projet "VIkara".
   L’IFP se propose d’établir un observatoire des transformations des équilibres et interactions écologiques et sociaux, dans la vallée du Haut Brahmapoutre (états de l’Assam et Arunachal Pradesh), dans le Nord Est de l’Inde. Cet observatoire sera développé dans le cadre proposé par l’INEE du CNRS : le réseau des « Observatoires Homme-Milieu », OHM. Cet observatoire se situera sur un des hot spots mondiaux de biodiversité. Ce programme permet de lier les recherches menées dans les départements d’Ecologie et de Sciences Sociales, en travaillant sur des objets communs. 

  • IR : Et personnellement, quels sont les vôtres ?

VM : Après ma mandature, retourner dans mon université, rejoindre mon laboratoire de recherche à Marseille et poursuivre mes travaux avec mes collègues.

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Site Internet

  

   Le site de l'Institut Français de Pondichéry existe en version française et en version anglaise. D'une grande richesse, il propose de nombreuses rubriques. Outre une présentation d'ensemble de l'IFP, l'internaute pourra faire plus ample connaissance avec les divers départements (indologie, écologie, sciences sociales, informatique et géomartique), mais aussi se tenir constamment informé des dernières actualités de l'organisme, ou encore accéder à de nombreuses et précieuses ressources.
   Parmi celles-ci, nous avons le plaisir de mettre ici directement à votre disposition un document concernant un des "trésors" de l'IFP : les manuscrits shivaïtes de Pondichéry.
   Le site de l'IFP se trouve à cette adresse : http://www.ifpindia.org/-fr-.html

     

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