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Indes réunionnaises
    

PRIMUM NON NOCERE

   Jean S. SAHAÏ


     "Primum non nocere" - avant tout ne pas nuire - enseignait trois siècles avant notre ère le grand grec Hippocrate, fondateur de la "médecine occidentale". Le parangon de nos prescripteurs disait aussi, mais on l'a oublié : "Que ton aliment soit ton médicament, que ton médicament soit ton aliment."
   Des millénaires plus tôt la sagesse védique de l'Inde appliquait le principe d'ahimsa (non-nuisance) et une alimentation personnalisée pour maintenir la santé et, en sus, la longévité. La partie des quatre Véda qui traite de la vie, en qualité comme en longueur, est l'Ayur-Véda. Le terme n'est pas déposé.
   On se méfiera donc des occi-entrepreneurs qui au nom de la science spirituelle de nos ancêtres proposent des produits et méthodes qui en sont la copie mais en trop mercantile dilution.
   Nous sommes chancelés d'avoir au moins un vaidya (praticien) formé en Inde, qui a retrouvé sur notre île (1) des plantes renommées en Ayur-Véda. Nos grand-mères nous faisaient digérer le lait prévu pour le veau en le cuisant avec cannelle, vanille, gingembre, cardamome, zeste de citron... La "graine bleue" des marchands de la rue piétonne de Pointe-à-Pitre, que de nombreux compatriotes portent en mala (collier), boucle ou autre accessoire, fut plantée en des lieux préservés de la Basse-Terre par nos ancêtres connaisseurs des bienfaits de la rudra'ksha (larme de Shrî Rudra/Shiva), emmenée dans leur ballot : la graine du savoureux fruit bleu portée au cou ou égrenant un mantra apaise les tensions. On prête à ce précieux don de Mahadéou d'autres bienfaits spirituels encore. Ce qui en a fait la protection naturelle des yogis, leur connexion 0690 avec l'infini et omnipotent démiurge...

© Jean S. Sahaï, 2009 - Article initialement publié dans West India


(1) La Guadeloupe

 

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