Sadanand Kesri :
"Nous
avons découvert l’évidence de notre similitude profonde enracinée dans notre
nature humaine |
Sadanand Kesri vient de publier, début 2012, un ouvrage intitulé Être indien en France : un entretien avec la psychologue Jeanine Mudryk. Ils y abordent essentiellement des questions spirituelles, dans un esprit dont le sous-titre donne un aperçu : "Un cœur oriental ouvert sur le monde occidental". |
Interview - Le livre - Extrait
|
|
Ne croyez-vous pas que les difficultés graves de santé que vous avez connues ont joué dans votre vie un rôle essentiel quant à votre découverte de la spiritualité, à votre sensibilité particulière par rapport à elle et à la place que vous lui avez donnée dans votre vie ultérieurement ? Certainement. Sans doute est-il important, peut-être nécessaire, d’être marqué par la vie pour prendre conscience, un jour, de ce que veut dire être vivant. Chaque être humain peut trouver dans sa vie des évènements, des signes marquants. Parfois, nous ne les accueillons pas toujours de cette façon, mais en cherchant bien, ils ont un sens. Ils donnent une orientation. Ils jouent un rôle pour nous ouvrir les yeux et le cœur. Celui qui obtient tout de la vie très facilement n’aura pas nécessairement besoin ni envie de se poser des questions fondamentales de sens. S’interroger sur la spiritualité peut lui donner l’impression que cela ne peut rien lui apporter de plus. Pour moi, alors que je ne manquais de rien sur le plan matériel, je ressentais le besoin du spirituel pour faire sens, j’éprouvais un manque. J’avais pourtant reçu beaucoup d’amour mais ce n’était pas suffisant. Durant toutes ces périodes difficiles, je ressentais une présence, invisible mais sensible, une sensation que je n’étais pas seul avec moi-même. Cette présence prenait de l’ampleur et de l’emprise sur moi avec le temps. Les trois garçons de notre famille, c’est-à-dire mes deux frères et moi-même, nous avons pourtant vécu de la même façon, vu les mêmes choses, sommes nés au sein de la même famille, avec les mêmes parents, et pourtant, nous sommes très différents. Nous avons assisté tous trois aux prières matinales familiales par exemple, mais tout cela n’a pas produit les mêmes effets sur chacun de nous. Mes deux autres frères ne sont pas semblables à moi Comment est-il possible d’aimer tous les êtres ? Certains nous semblent plus proches de nous, d’autres plus éloignés, plus hostiles aussi ? Comment nous réconcilier avec ce sentiment ? Nous parlions de vie, de vibrations, d’âme et de conscience. Or, lorsque nous sommes conscients, nous accédons par la spiritualité et ressentons le fait d’être reliés, d’être connectés à l’énergie divine. Certaines personnes, dans ce cas, disent qu’elles ressentent de bonnes ondes. Ne remarque-t-on pas que lorsque nous portons notre attention de façon plus spécifique à une plante, celle-ci nous rend le bonheur de s’épanouir, de se développer et de fleurir de façon plus harmonieuse que les autres autour ? Tous les êtres vivants ont besoin de l’énergie d’amour et nous sommes porteurs de cette énergie. Les animaux sont sensibles également à l’attention que nous leur portons et, en retour, nous rendent à leur façon les signes de leur gratitude. Lorsque nous sommes conscients de ce qu’est la vie, que la spiritualité nous a irradiés de l’évidence qu’avant tout, il est question d’amour, notre environnement en même temps que nous en est métamorphosé. Le fait que nous nous disions que nous apprécions davantage telle personne que telle autre devient secondaire car dans un premier temps, notre cœur devient assez grand pour y loger tout le monde, avec ses qualités et ses défauts. Ensuite, bien entendu, nous travaillerons davantage avec ceux dont nous partageons les orientations et c’est normal ! Mais il n’y aura plus d’hostilité, de jalousie, d’amertume. Il y aura simplement une acceptation positive des différences et un respect mutuel. Lorsque des personnes prennent conscience d’un mal-être intérieur, elles se mettent à en souffrir et ressentent un profond malaise. Or, dans notre société, des médicaments « anti-mal-être » peuvent être consommés, qui soulagent de la souffrance tout en évitant de travailler sur les causes. Ces médicaments n’induisent-ils pas une insensibilité au monde extérieur, transformant peu à peu des humains en « robots » imperméables émotionnellement au contexte dans lequel ils évoluent ? Effectivement, il y a là un problème éthique. Depuis longtemps, il est connu, et aujourd’hui davantage qu’hier, que certains médicaments, les antidépresseurs entre autres, sont souvent inutiles, parfois dangereux et instaurent une dépendance. Par ailleurs, ils créent l’illusion d’un bien-être, plombent les comptes de la sécurité sociale. Or, pour soigner ce type de problèmes chez une très grande majorité de personnes concernées, d’autres méthodes existent et la méditation en est une. Il se trouve qu’aujourd’hui, dans certains hôpitaux, y compris en France, des médecins commencent à utiliser la méditation avec leurs patients. Certains la pratiquent eux-mêmes. Avec la méditation, c’est la conscience qui nettoie le mental et pas les médicaments. Nous avons en nous-mêmes la thérapeutique. La personne n’est pas dépendante, ne connaît pas d’effets secondaires et le budget de la sécurité sociale ne sera pas ponctionné. La source du problème est donc éthique ; l’argent est en jeu, avec toutes les conséquences. Cet argent à gagner, sachant que les gens préfèrent des illusions à effet rapide que des solutions solides à effet lent mais durable, car là encore, l’illusion est plus attractive que l’éradication avec effort. Pour la cigarette, le problème est le même et certaines personnes ont utilisé énormément de pseudo-solutions alors que celles qui abordent la racine du problème est évitée ! Dans tous ces cas, lorsque vous arrêtez les médicaments, comme la réalité n’a pas changé, vous éprouvez un mal-être ou vous vous remettez à fumer. C’est complètement incroyable car c’est parfaitement connu ! Par ailleurs, ce qui est également totalement étonnant, c’est que l’on sait qu’avec la méditation, qui est naturelle, on augmente sa longévité, on ralentit le processus de vieillissement, on améliore sa concentration, sa capacité de mémorisation. Certaines maladies peuvent même disparaître petit à petit, l’organisme ayant retrouvé un équilibre intérieur. Mais parfois, certaines personnes refusent de faire l’effort minimum qui permet de pratiquer la méditation, elles se refusent leur mieux-être ! © Sadanand KESRI et Jeanine MUDRYK - Être indien en France - The Book Edition - 2012
|