Deux interviews à ne pas manquer

   Christian Ghasarian, anthropologue : Christian Ghasarian est un des plus grands spécialistes internationaux du milieu indo-réunionnais, un de ses principaux thèmes d'étude. On connaît notamment son ouvrage Honneur, Chance & Destin, mais il est aussi l'auteur de nombreux autres travaux, dont vous pourrez retrouver une petite partie sur ce site, publiée par les Editions Virtuelles Indes Réunionnaises. Cliquez pour lire l'interview.
   Didier Labarre, chanteur, auteur, compositeur : le monde de la chanson réunionnaise est marqué par quelques fortes individualités, quelques groupes populaires dont la réputation dépasse parfois les étroites limites de l'île. Derrière eux : une forêt de jeunes et moins jeunes talents. Le groupe Paykan', basé en fait dans la ville de Nancy en Lorraine, fait partie des jeunes pousses prometteuses, pratiquant une "world music" nourrie de racines plongeant dans les profondeurs de la terre réunionnaise natale. Didier Labarre, "leader" du groupe, a bien voulu se prêter au jeu de l'interview. Cliquez pour lire l'interview.

Exposition de peintures

   Isabel Devin est peintre professionnelle. Mais sa démarche artistique ne saurait se concevoir sans la quête spirituelle qui la sous-tend. Et dans cette quête, ses voyages l'ont conduite jusqu'en Inde, terre de spiritualité s'il en est. Il en est éclos un ensemble de toiles imprégnées de vie et de bonheur, que le public pourra admirer à la galerie Le Jardin des Arts, 9 rue de Paris, à Saint-Denis, jusqu’au mercredi 27 février 2002. L'exposition s'intitule tout simplement Couleurs d'Inde et sera visible selon les horaires suivants : le lundi de 13h30 à 18h45 et du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h45.

  Renseignements (Galerie Jardin des Arts) : 0262 20 19 52.

Musique à la Ravine-Saint-Leu

   Le Séchoir à la Ravine-Saint-Leu accueillera en soirée (20 heures 30), le samedi 23 février,  ce qui devrait constituer un des événements majeurs de la scène musicale réunionnaise pour 2002. Danyèl Waro, un des plus grands artistes de l'île, maître du maloya et poète créole, présentera son nouvel opus, prochainement dans les bacs des disquaires (le 15 à la Réunion, le 2 mars en Métropole) : Bwarouz ("Bois-Rouge"). Un concert unique qui précédera une tournée en Europe. Danyèl Waro et ses musiciens ne seront pas seuls le 23, et parmi les invités, le désormais réputé groupe des Tambours Sacrés, qui fait connaître bien au-delà des frontières de l'île de rythma lancinant des tambours malbars. Egalement au rendez-vous du 23, une partie du gratin de la presse et des médias : France 2, Les Inrockuptibles, Le Monde, Le Figaro... De quoi donner à ce concert un retentissement jusque dans l'Hexagone !
   En attendant de découvrir Bwarouz, deux brefs extraits de Foutan fonnkér, album de 1999, au sujet duquel Richard Robert écrivait dans Les Inrockuptibles : "Foutan Fonnkér est l’expression suprêmement vivante d’un art plein et précis où rien pourtant ne pèse, rien n’est statique, où chaque élan de rage a la légèreté cinglante d’un jet de flèches, où chaque montée de nostalgie pleure comme la tendre promesse d’un orage." Foutan fonnkér a également obtenu le Prix de l'Académie Charles-Cros 2000 !
   Je vous propose donc en téléchargement au format MP3 44 secondes de Banm kalou banm, morceau phare de l'album, et 24 secondes de Tanbou, et ses sonorités de tambours malbars. Cliquez sur les titres pour lancer les téléchargements.

Aïd el Kebir

  La grande fête musulmane de l'Aïd el-Kebir, commémorant le sacrifice d'Abraham, aura lieu tout comme en Inde ou à Maurice, deux mois et dix jours après la fin du Ramadan,  autour du samedi 23 février. Célébrée en famille... où lors du pèlerinage à la Mecque, cette fête est avant tout un moment de partage et de foi.
   D'autres détails dans le corps du site ; cliquez ici.
   Cette année, la célébration se fera dans une ambiance sans doute assez particulière, en raison des mesures sanitaires dues à l'ESB et devant vraisemblablement limiter les possibilités de sacrifices de bovins (au nombre de cinq cents environ chaque année dans l'île).

   Date définitive : 24 février.

Inauguration de temple

   Suite aux travaux effectués au temple Maha Badra Karli de Saint-Pierre, celui-ci sera solennellement consacré par une cérémonie de Maha Koumbabishegam - "grande consécration par les koumbam(s) - voir le lexique. Ce temple hindou est l'un des plus importants de la ville et se situe plus précisément à Ravine-Blanche, rue Mahatma Gandhi. Le point culminant et final des cérémonies est prévu le dimanche 3 février.
   Voir un intéressant article du JIR.

Marches sur le feu et autres célébrations

   Diverses marches sur le feu sé dérouleront dans l'île en février. Signalons-en une le dimanche 3 à la Pointe-au-Sel-les-Hauts.
   Au temple de Bois-Rouge (Saint-André), c'est la déesse Marliémen (voir le Gros Plan sur les divinités) qui sera honorée les 15, 16 et 17 février.

 Découverte culturelle
Réunion profonde

   Derrière cet intitulé généraliste se cache un guide, un homme passionné qui vous permettra de découvrir divers aspects authentiques des cultures indiennes (notamment) de la Réunion : lieux sacrés, marche sur le feu, kâvadi... Pour aller bien au-delà des simples apparences spectaculaires ; pour découvrir histoire, légendes, explications religieuses et philosophiques !
   Les groupes (à partir de deux ou trois personnes) peuvent éventuellement négocier d'autres dates que celles proposées par le guide.

  Les thèmes des découvertes sont les suivants :
- Voir et comprendre une marche sur le feu.
- La Réunion des religions (visites de lieux sacrés : ashram, temple hindou, mosquée, etc.)
- Islam, hindouisme et confucianisme à Bourbon.

D'autres dates encore pour la découverte de "la Réunion mystérieuse" et "esclavage, marronnage et croyances populaires".

   Pour tout renseignement (dates, tarifs, inscription...), téléphonez au   0262 58 02 50.

Découverte des lieux de culte
et de rassemblement de Saint-Pierre

   La municipalité de Saint-Pierre a officiellement lancé, le 16 février, les visites guidées de lieux de culte et de rassemblement, un projet déjà relativement ancien auquel j'ai fait allusion dans le corps de ce site. Ce "produit" touristique a pour but de faire découvrir et de mettre en valeur un aspect important du patrimoine local. Ces visites, assurées par un guide interprète spécialement recruté et formé, conduiront le public sur les sites de l'Eglise du Bon Pasteur, du temple chinois de Guand-Di, de la mosquée de Saint-Pierre et des temples Narassinga Peroumal et Maha Badra Karly de Ravine -Blanche. L’histoire, les légendes populaires, les pratiques religieuses, ainsi que l’intérêt architectural et artistique des sites choisis seront l'objet de commentaires et d'informations. Une brochure sera même remise aux visiteurs au terme de leur périple.

  Pour vous renseigner, contactez l'Office de Tourisme du District Sud (Saint-Pierre) :
17, boulevard Hubert Delisle - 0262 25 02 36 - Centre serveur : -25 82 76.

Apprentissage de l'ourdou

   Une association basée à Saint-Denis, propose des cours de langue ourdou et de langue arabe. L'ACLAO (Association Culturelle et des Langues Arabe et Ourdou) s'adresse à un public de tous les âges, toutes les cultures, tous les niveaux, et compte plus de cent trente membres.
   Les activités d'apprentissage sont variées et adaptées au public. Il est à noter que, dans un avenir indéterminé, l’association envisage des échanges linguistiques avec l’Inde et l’Arabie Saoudite.

   Pour tout contact : ACLAO, 73,  rue Monseigneur de Beaumont, Saint-Denis. Tél et fax : 0262 20 25 74.

Vol et profanation !

   Le Journal de l'Ile de la Réunion (voir l'article) signale un fait divers qui revêt l'importance d'un événement négatif majeur pour l'ensemble des Réunionnais de religion hindoue : le vol des bijoux de la déesse Karly au temple de Bois-Rouge (commune de Saint-André) dans la nuit du 13 au 14 février. Ce qui pourrait sembler constituer une simple anecdote rocambolesque, constitue en réalité une véritable profanation, d'autant que les intrus ne se sont pas limités au vol mais on aussi vandalisé l'enceinte sacrée. Il n'est pas inutile de rappeler que le temple de Bois-Rouge et l'association qui le gère sont, depuis plusieurs mois, au centre d'une polémique suscitée par le fameux projet d'implantation d'une usine d'incinération des ordures à proximité du lieu de culte. Faut-il établir un lien ? Nombreux paraissent disposés à le penser.

Union, Fédération, Division

   Le propre d'une fédération devrait probablement être de fédérer. Le propre d'une union devrait probablement être d'unir. Mais lorsque l'une et l'autre coexistent et se font face, c'est à la division qu'on aboutit. La société réunionnaise - elle est loin d'être la seule - affectionne particulièrement ces oppositions, rivalités et autres guéguerres. Le milieu tamoul n'y a pas échappé. Ainsi, peu de temps après le redynamisation de la Fédération des Associations et Groupements Religieux Hindous et Culturels Tamouls de la Réunion (FAGRHCTR), l'ancien président de cette dernière, Antoine Samourgompoullé, évincé, se retrouve à la tête de l'Union des Sanatana-dharma Koîlous et Indianismes de la Réunion (USKIR) qui vient d'être créée sur le principe d'une association 1901. Une union ne se faisant pas sur la base d'un seul individu, l'USKIR rassemble déjà diverses associations religieuses tamoules. Ainsi l’Association Siva Soupramanien du Petit-Bazar à Saint-André, qui a semble-t-il joué un rôle décisif, avec son président Jean Kichenin. Daniel Singaïny, de la Chapelle la Misère à Villèle, figure également parmi les membres fondateurs de l'USKIR.
   La FAGRHCTR comme l'USKIR affichent des intentions comparables : rassembler les hindous de la Réunion, promouvoir les cultures indiennes, être des interlocutrices crédibles et représentatives face aux pouvoirs publics... Faut-il se réjouir ou déplorer que ces intentions soient soutenues par deux structures qui - que la chose soit avouée ou non - seront fatalement rivales ? "Saine émulation" ou "querelles stériles" en perspective comme conséquences de cette rivalité ? Toujours est-il que la trompeuse multiplicité régnant sur ce monde - au-delà de laquelle le sage sait porter ses regards - a de beaux jours devant elle.