Dr V. Nallam :

"Pondichéry [...] garde
sa
«touche française»"

     
  

  Parmi les personnalités en vue dans le territoire de Pondichéry, une des figures incontournables est certainement le Docteur Nallam. A la tête de a propre clinique, il est aussi président de plusieurs institutions de la place, notamment la Société Historique, les Amis du Patrimoine Pondichérien,, l'Association Interculturelle, et la très importante Alliance Française. Malgré un emploi du temps bien rempli, il a eu l'amabilité de répondre brièvement aux questions d'Indes réunionnaises.


Interview

  • IR : Dr Nallam, vous êtes - entre autres responsabilités culturelles -  Président de l'Alliance Française Pondichéry. Pouvez-vous nous présenter cette institution ?

VN : L'Alliance Française de Pondichéry a été crée en 1889, elle est la plus ancienne des Alliances d'outre-mer. C'est la plus importante du réseau des quinze Alliances  de l'Inde. Nous avons plus de mille étudiants  qui apprennent  le français. Nous avons  deux bâtiments qui représentent le patrimoine pondichérien. Nous avons une belle bibliothèque avec dix-huit mille ouvrages, la plus importante du réseau. Un auditorium  moderne où on projette des films français le dimanche, des concerts, des spectacles de danse,  des conférences de haut niveau, la  plupart de ces programmes sont sponsorisés par l'ambassade. Nous avons des centres multimédia, un centre d'auto apprentissage, un centre d'information  pour les enseignants français...

  • IR : Et qu'en est-il, plus généralement, de la vie culturelle à Pondichéry ?

VN : En ce qui concerne la vie culturelle il y a une grande sensibilisation envers l'art, la peinture, la photographie On voit maintenant beaucoup des  galeries d'art à Pondichéry. Le gouvernement de Pondichéry organise régulièrement des festivals d'art, des expositions de peinture, des récitals de danse classique et de musique.

  • IR : Dans quelle mesure Pondichéry se différencie-t-elle de son environnement tamoul ?

VN : Pondichéry reste toujours différent du reste de Tamil Nâdu, garde sa  «touche française». De plus en plus de nouveaux restaurants français s'ouvrent (Hôtel Dupleix, La Promenade).

  • IR : Quelles ont été les grandes périodes de l'histoire de la ville ?

VN : Dans l'histoire de Pondichéry, les périodes les plus importantes sont le régime sous François Martin (1), sous Dupleix (1742-54) (2), la période 1954 (rattachement à l’Inde de facto) - 1962 (de jure). Après 1962  le système français est changé en système indien. Le code civil est remplacé, le système de commune est supprimé, les institutions anglaises se multiplient.

  • IR : ... Et ses grands personnages, selon vous ?

VN : Les personnages les plus importants qui ont marqué sur l'histoire de  Pondichéry  sont M. Goubert (3) et M. Soubaya. A présent on peut mentionner le nom de M. David Annoussamy, l'éminent juriste, historien et homme  littéraire.

  • IR : Pouvez-vous nous présenter succinctement le fonctionnement administratif et politique du territoire ?

VN : En ce qui concerne le fonctionnement, le gouvernement est dirigé par des politiciens qui sont très corrompus. Pondichéry reçoit beaucoup de subventions du gouvernement central. L'argent est souvent mal utilisé. Mais  si on compare avec le reste de l'Inde le développement est significatif.

  • IR : En tant que médecin, que souhaitez-vous dire de la situation des services médicaux ?

VN : Dans le domaine médical Pondichéry a connu un développement énorme. On a actuellement six facultés de médecine, sept grands hôpitaux, une cinquantaine de cliniques privées, etc.

  • IR : Quel sont les liens qui unissent Pondichéry à la Réunion ?

VN : La Réunion  a un passé très relié avec Pondichéry. D'autant plus que les premiers contractuels partis vers la Réunion étaient de Pondichéry (Yanaon).  Plus de 30 pour cent sont originaires du Tamil Nâdu. Les Réunionnais viennent  de plus en plus visiter Pondichéry pour retracer leurs racines. On doit  promouvoir les échanges d’étudiants, d’artistes de toute catégorie. Les échanges culturels doivent être complétés par les échanges économiques. Je suis d'accord avec votre président, M. Vergès, pour son projet de «Maison des Civilisations». Je pense que l'Alliance de Pondichéry peut jouer un rôle  important.


(1) François Martin fut le créateur de la ville en 1673. (Retour au texte)

(2) Joseph François Dupleix devint directeur général des Comptoirs français en Inde en 1744. Son action fut marquée par une lutte intense contre les Britanniques, avec des succès qui le conduisirent même à la prise de Madras et au contrôle d'un vaste territoire. (Retour au texte)

(3) Édouard Goubert (1894-1965), né à Pondichéry, devint député de l'Inde française à Paris, puis dirigea le mouvement d'indépendance des possessions françaises en Inde. Après l'intégration à l'Inde des anciens Comptoirs, il fut Premier ministre de ces nouveaux territoires et chef du parti du Congrès à Pondichéry pendant dix ans, jusqu'à sa mort. (Retour au texte)

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