La méprise

ainsi
tu ne sais ce que tu es
il suffit de peu
de si peu
un mot gras
pour exciter ta vanité
ou de la ferraille
supplémentaire
et accidentelle
dans ta poche
ou une quelconque
autre futilité
et
les scalpels
de l'enthousiasme
de
l'exaltation
te décousent
alors
à bas le doute
la mélancolie
à bas
l'appétit du néant
et le dégoût du présent
tu pavanes
les avenues enchantées
de la joie
qu'importe sa frivolité
sa stupidité
qu'importe
qu'importe
la mort
qu'importe
la tragédie
au bout de tout espoir
qu'importe
sa chevelure noire
noire
sa chevelure aimante
amante
guérisseuse
que tu oublies
le temps
de cette méprise

qu'importe

ainsi es tu
homme
en songe d'absolu
mais
qui languit
sur l'autre versant
de l'ordinaire
de coupables lâchetés

mais sans doute
poète
car le poète
qui a
pour métier
l'indicible
se réfugie
dans les mots
pour
dessaisir
désenvelopper
forger
les gangues
de la vie
et de l'être
et les rendre
à un
éblouissement possible
et parfois
rarement
à la
liberté

qu'importe
l'homme
si le
poète est

sans doute
poète


 

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