(suite)
L’ISLAM LOCAL : UNE GRANDE MAJORITE
DE SUNNITES DE RITE HANAFITE
 

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I.gif (4401 octets)n’en reste pas moins que, quelles que soient les tendances, les fameux "cinq piliers de la foi" demeurent les mêmes. La profession de foi, ou chahada ; les cinq prières quotidiennes, ou salât ; le jeûne du ramadan ; l’aumône légale, zakât ; et le hadj, pèlerinage dans la ville sainte de la Mecque, que l’on se doit d’effectuer au moins une fois dans son existence. Les Gujerati de la Réunion, généralement aisés ou bénéficiant de la solidarité communautaire, respectent volontiers le principe du hadj, et ce sont parfois des charters entiers qui les conduisent en terre saoudienne.

   Le Ramadan - correspondant à la révélation du Coran au Prophète - est comme l'on sait un long jeûne d’un mois lunaire rompu la nuit venu, n’est par contre pas toujours suivi à la lettre, tant il s’accommode souvent mal des exigences  de la vie moderne à l’occidentale. De même, la contrainte des cinq prières quotidiennes se heurte à d’autres nécessités ou priorités, ne serait-ce que professionnelles. On imagine mal, par exemple, le gérant et les employés de telle boutique déplier leur tapis de prière - symboliquement un espace coupé du monde profane - se tourner vers la Mecque et sacrifier après les ablutions nécessaires au rituel de zohr, la prière de l’après-midi, sous les yeux de clients ébahis ou patientant sagement. Même un vendredi, et même s’il est écrit dans la Sourate 62, al-jumua - le Vendredi : "Quand on appelle à la salât du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce."

   Selon Jacques Némo, l’obligation coranique la plus respectée à la Réunion est l’aumône de la fin du ramadan, zakât-el-fitr. Elle coïncide évidemment avec la grande fête marquant le terme du jeûne : Aïd el-Fitr   (Eid ul Fitr) , date majeure du calendrier, où la foi se manifeste avec éclat et ferveur. C'est aussi une fête familiale : on revêt ses plus beaux habits, on visite les proches, on offre des cadeaux aux enfants et des aumônes aux nécessiteux...

   Autre grand moment de l’année : Aïd el-Kebir (appelée aussi Eid ul-Adha ou Eid-ud-Doha) où, après la grande prière collective du matin, l'on procède au kourbani, sacrifice animal commémorant celui d'Abraham. Celui-ci, obéissant aux ordres divins, était sur le point de sacrifier son fils lorsque celui-ci fut remplacé par un bélier : Dieu récompensait ainsi la fidélité d'Abraham.

   Des centaines de bœufs et autres bêtes à cornes - pour l’ensemble de l’île - sont égorgés en famille, au couteau, et découpés en morceaux qui seront partagés entre tous : une part pour la famille, une part pour les connaissances, une autre pour les pauvres Il est du reste de plus en plus fréquent que le sacrifice se fasse à La Mecque, lors du pèlerinage effectué en cette période, tandis que d’autres Indo-Musulmans envoient à leur famille du Gujerat la somme nécessaire à l’achat de l’animal ... qui sera immolé en leur nom. Dans ce cas, la distribution de la viande bénéficiera alors à de plus nécessiteux que les "privilégiés" - économiquement - de la Réunion. (Photo1, photo2).

   Il est encore d’autres rites, d’autres traditions, pour certains desquels, d’ailleurs, la coloration typiquement indienne se superpose aux fondements islamiques. Comme pour toutes les religions du monde, les grands tournants de l’existence, de ses premiers vagissements jusqu’à l’ultime voyage, ne sauraient prendre leur sens et leur pleine valeur sans les sacrements renouvelés depuis toujours.

   Les rituels liés aux premiers moments de la vie sont nombreux, mais pas toujours faciles à respecter, par exemple celui qui consiste à enterrer le cordon ombilical : les réglementations actuelles des maternités, par souci d’hygiène, s’y opposent. Impossible, de même, d’attendre le septième jour pour le choix d’un prénom, responsabilité incombant en principe à une tante paternelle.

   La naissance est aussi normalement l’occasion de l’akika : le sacrifice d’un mouton ou d’un cabri (bouc)  pour la venue au monde d’une fille, de deux pour un garçon. Le but en est d’attirer sur le nouveau-né la  baraka , la chance de la protection divine, avec ce qu’elle suppose aussi de santé, de force et autres bienfaits. Aujourd’hui, cette pratique continue de se perpétuer, malgré l'opinion d'un certain public hostile au principe du sacrifice animal.

   Au septième jour - ou au dernier jour de l’une des quatre semaines qui suivent la naissance - un des membres de la famille procède au mundan, c’est-à-dire la coupe rituelle des cheveux du bébé. Enfin, entre ce septième jour et la septième année de l’enfant mâle, le père - ou plus généralement, de nos jours, le médecin hospitalier - doit procéder à la circoncision, khatna, symbole d'une véritable seconde naissance, religieuse et sociale celle-ci. Sans doute faut-il voir une signification comparable dans l’épilation du pubis chez la jeune fille au moment de la puberté.

   Le mendi et le nikâh, fiançailles et mariage, ne dérogent pas aux habitudes sans doute quasi universelles de réjouissances et de grande réunion familiale. Pour beaucoup, le mariage religieux dépasse de loin, en importance, l’officialisation civile. Une cérémonie se déroule à la mosquée, elle est suivie d’agapes et d’échanges de cadeaux. Aujourd’hui ces réjouissances rassemblent hommes et femmes, alors que dans le passé ils festoyaient séparément.

   Il va sans dire que l’épousée se doit d’apparaître resplendissante aux yeux de tous, selon des critères très indiens… ou, de plus en plus fréquemment, occidentaux, tout au moins sur le plan vestimentaire. On hésitera donc entre le sari ou le punjabi, rouge ou rose vifs, richement ornés, et la blancheur toute de dentelles de la longue robe que l’on connaît si bien dans les églises. Le maquillage au henné fait étalage de ses raffinements les plus subtils.

   Les rites funèbres, très formalistes, s’opèrent notamment dans un souci de purification. On procède à un bain du mort - au cours duquel l’utilisation de feuilles de jujubier est typiquement indienne - on le vêt de blanc, on le parfume et l’on oint d’une pâte à base de camphre les parties du corps en contact avec le sol lors de la prière. Après une cérémonie à la mosquée, on enterre la dépouille au cimetière musulman. Influence du contexte local, encore une fois, les tombes sont de plus en plus souvent matérialisées, par une dalle. La tradition voulait qu’on se limite à un très humble tertre de terre, sur lequel on pouvait planter un arbuste. (Photo3).


  
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