5-Impossibilité d’une généalogie Malbar

Dans ce contexte, les conditions d’une généalogie Malbar, ne sont  pas réunies, à l’image d’un puzzle, dont un ou deux éléments ont été supprimés, sachant que chaque élément du dispositif ne sont pas interchangeables.

Concrètement, s’il parait relativement aisé de reconstituer une première partie d’un arbre généalogique, les difficultés surviennent dès qu’il est question de convoquer un aïeul, né hors de La Réunion. Combien de nos compatriotes se sont retrouvés bouche bée face à l’inscription sibylline (ou laconique) « né en Inde » ? Même si les administrateurs de l’époque avaient eu une once d’imagination, d’écrire en plus « à Madras » ou « Pondichéry », notre puzzle généalogique ne s’en trouverait davantage résolu.

 

6-Conclusion

Trois quarts des familles Malbar disent qu’elles ont perdu leur véritable nom !  C’est une constante

Le français en tant que langue, n’a pas permis une restitution complète de l’identité nominative des individus venus en tant que travailleurs à La Réunion. A la  question, répondons d’emblée : NOM : NON.

 Le français, en tant que langue, essaie de nous restituer notre nom. Mais il n’y parvient qu’en partie, en témoignent les nombreuses interrogations qui n’ont jamais cessé sur l’authenticité des noms Malbar.

Dans le cadre d’une politique d’assimilation, le nom est « travaillé » pour en expurger ses racines afin, qu’il devienne identique, qu’il rentre dans le moule.

Un philosophe, Derrida, invitait à déconstruire les concepts. Le nom n’est pas neutre, pourrait-on conclure à l’issue de cette réflexion. Il prend une nouvelle allure, lorsqu’il est confronté à une autre langue étrangère. Il est clair que nous pouvons dépassionner notre débat, en nous reposant sur la nouvelle loi de 1993, qui ouvre des perspectives pour les personnes soucieuses de renouer avec une certaine tradition nominative.

La loi du 8 janvier 1993 (Code Civil). « Toute personne qui justifie d’un intérêt légitime peut demander à changer de prénom. La demande est portée devant le juge aux affaires familiales, à la requête de son représentant légal. L’adjonction ou la suppression de prénoms peut pareillement être décidée »

Nous reprendrons la citation qui figure dans L’histoire des noms Réunionnais, d’hier à aujourd’hui à partir des registres d’affranchis de 1848 : « l’Anthropologie nous permet d’affirmer que la population réunionnaise est encore largement à dominante indo-africaine à plus de 55% et que ce peuple se trouve au début d’un vaste processus de métissage qui lui donnera sa véritable spécificité dans quelques générations ».


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