ACTE 4

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scène 6 - scène 7 - scène 8 - scène 9 - scène 10


SCÈNE 1

La veuve, vêtue de lin :
Voilà donc mon destin ! Voilà donc mon partage !
J'acheverai de vivre à la fleur de mon âge.
Le ciel me rend un frère, et c'est dans ces momens
qu'il faut que je m'arrache à ses embrassemens ;
et je n'en puis goûter l'émotion si douce :
la nature m'attire et l'honneur me repousse.
Une autre voix me charme et m'accable à son tour ;
victime de l'hymen, victime de l'amour,
il me faut renfermer cette secrète flamme,
ce profond sentiment qui maîtrise mon ame ;
et la mort dans le coeur, marcher le front serein
au bûcher où m'entraîne un époux inhumain.
Il semble à mes douleurs, que sa rigueur extrême
une seconde fois m'arrache à ce que j'aime.
Il a fait tous mes maux, et je dois aujourd'hui
paroître heureuse encor de m'immoler pour lui :
ma destinée entière est-elle assez cruelle !
ô toi que j'adorai, toi qu'en vain je rappelle,
toi dont le souvenir, si cher à mon amour,
m'aida dans mes ennuis à supporter le jour,
de tout ce que j'aimois sans retour séparée,
par ta fatale absence au désespoir livrée,
aide-moi maintenant à quitter sans effroi
ce jour que Lanassa n'eût aimé que pour toi.

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SCÈNE 2

La veuve, le grand bramine.

Le Grand Bramine :
La parole, madame, à vos parens donnée,
ne laisse aucun retour à votre ame enchaînée.
Au sang dont vous sortez votre vertu répond ;
et si j'en crois la paix qu'on voit sur votre front,
vous chérissez sans doute une promesse austère,
qui ne vous permet plus un regard vers la terre.
Votre ame a déjà pris, dans ses devoirs pressans,
un courage au-dessus des révoltes des sens ;
elle s'élance aux cieux, où, pure et sans mélange,
sa source fut cachée avec celle du Gange.
Si vous quittez la vie et ses vaines douceurs,
vous honorez nos lois, vous consacrez nos moeurs ;
vous en raffermissez les profondes racines ;
vous transmettez l'exemple à d'autres héroïnes ;
vous conservez l'honneur de ceux qui vous sont chers ;
du bûcher vous régnez jusque sur les enfers,
et si pour expier jusqu'aux moindres souillures,
votre époux est tombé dans ces lieux de tortures,
votre mort le rachète, et votre dévouement
en un bonheur sans fin va changer son tourment.
C'est peu de joindre ici votre image aux statues
de celles que l'effroi ni la mort n'ont vaincues,
tandis que votre nom sur la terre vivra,
du pays Malabare aux sommets d'Eswara,
dans des astres sereins vous rejoindrez ces veuves,
qui de la foi promise ont su donner ces preuves,
et qui pour leurs époux n'ont pas cru dans le ciel
trop payer de leur mort un repos éternel.

La Veuve :
Sans savoir par quels biens un Dieu juste répare
les horreurs de la mort que la loi me prépare,
et sans vouloir chercher, par un soin superflu,
quel sera mon destin dans un monde inconnu,
je me sacrifierai, puisqu'enfin tout l'exige,
la loi, l'honneur des miens, mon propre honneur ; que dis-je !
Le dégoût de la vie est au fond de mon coeur ;
je ne reproche aux dieux que leur trop de rigueur ;
hélas ! En prononçant ma sentence mortelle,
ils pouvoient m'accorder une fin moins cruelle,
et s'ils vouloient ma mort à l'âge où je me voi
en charger la nature et non pas votre loi.
J'aurois pu différer d'un an mon sacrifice ;
mais j'ai craint des soupçons l'ordinaire injustice ;
j'ai craint que l'on n'osât, sur ce retardement,
du refus de mourir m'accuser un moment.
Et puisque dans mon coeur j'étois déterminée
à subir cette mort où je suis condamnée,
j'ai mieux aimé courir au devant du trépas,
que de le voir vers moi s'avancer pas à pas.
Je ne fais qu'un seul voeu du fond de cet abîme :
c'est d'être de l'honneur la dernière victime,
et que l'humanité, dont il blesse les lois,
reprenne en ces climats son empire et ses droits.

Le Grand Bramine :
Qu'osez-vous souhaiter ? Qu'avez-vous dit, madame ?
étouffez un tel voeu dans le fond de votre ame.
L'humanité ! Foiblesse ! Impuissance du bien,
des mortels corrompus chimérique lien !
Ce voeu trop indiscret dont votre ame est séduite,
de votre sacrifice affoiblit le mérite ;
mais je vous connois mieux, de vous-même jamais
vous n'auriez pu former ces aveugles souhaits.
Ces fiers européens jusqu'en nos esprits même
ont soufflé le poison de leur lâche systême ;
mais plus ces étrangers, nous infectant d'erreurs,
veulent nous inspirer leur doctrine et leurs moeurs,
plus il faut par l'éclat des exemples sublimes,
combattre et repousser de funestes maximes :
d'une ame haute et ferme au-dessus de son sort,
telle enfin que la vôtre, on attend cet effort.
Songez en ces momens que l'Inde vous contemple,
et de votre courage exige un grand exemple.

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SCÈNE 3

La veuve :
Où fuir ? Où me sauver d'un horrible trépas ?
La flamme me poursuit, je la vois sous mes pas,
je la sens... que de maux avant de cesser d'être !
Dans quels affreux climats j'eus le malheur de naître !

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SCÈNE 4

La veuve, le jeune bramine.

Le Jeune Bramine :
J'accours vers toi, ma soeur, tu vas changer de sort ;
connois mon espérance et renonce à la mort.
Du chef des assiégeans la généreuse envie
auprès du gouverneur hautement t'a servie :
tu vivras, il l'exige ; un dieu consolateur
de ce vaillant guerrier fait ton libérateur.

La Veuve :
Il ne s'informoit point quelle étoit la victime ?

Le Jeune Bramine :
Non ; l'humanité seule et l'inspire et l'anime.
Avec quelle chaleur sa pitié, son courroux,
son indignation éclatoit devant nous !
Il n'auroit point montré d'ardeur plus véhémente
pour défendre une soeur ou sauver une amante.
à de si beaux transports je brûlois d'applaudir ;
mais aux yeux du bramine à ce point m'enhardir,
c'étoit faire à des coeurs dont le mien se défie,
soupçonner l'intérêt que je prends à ta vie.
Qu'il est dur de cacher la pitié dans son sein,
et de dissimuler pour paroître inhumain !
Hélas ! L'européen, ne pouvant me connoître,
me voyoit du même oeil qu'il voyoit le grand-prêtre.
Ah ! Combien j'en souffrois ! Il court au gouverneur ;
à te sauver la vie il a mis son honneur,
et sans tes surveillans, dans sa fureur extrême,
il viendroit en ce lieu t'en arracher lui-même.

La Veuve :
Ah ! Détourne ses pas ; tu connois trop la loi,
il ne peut en ces lieux paroître devant moi ;
les yeux d'un étranger souilleroient la victime,
de sa seule présence on me feroit un crime.
Mais peut-être en ce jour, quoiqu'il soit mon soutien,
ton intérêt pour moi t'exagère le sien :
il a pris ma défense, il suivoit dans son zèle
un premier mouvement de pitié naturelle ;
mais cet européen envoyé par son roi,
n'a-t-il pas d'autres soins que de penser à moi ?
Peut-il prendre ma cause et ne pas me connoître ?
à part.
d'ailleurs puis-je accepter ? Un seul mortel peut-être...

Le Jeune Bramine :
J'ai vu l'instant, te dis-je, où pour l'humanité,
des lois de l'honneur même il se fût écarté.
Oui, prêt à tout oser, prêt à rompre la trève,
plutôt que de souffrir que ton bûcher s'élève.
Aux transports vertueux de sa noble fureur,
je prenois l'Inde entière et nos lois en horreur.

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SCÈNE 5

La veuve, Fatime, le jeune bramine.

Fatime :
Vous n'avez point, madame, à craindre la présence
du chef des assiégeans qui prend votre défense,
et n'ayant pu vous voir, ni même l'espérer,
il ne vous cherchera que pour vous délivrer.
Mais contre la rigueur d'un usage barbare,
trop hautement, pour vous, ce guerrier se déclare.
Ce héros dans ces lieux n'est point en sûreté :
j'ai vu le fanatisme et ce peuple irrité ;
le bramine jaloux de garder sa victime,
contre cet étranger lui-même les anime ;
il le peint dans nos murs comme un monstre odieux,
l'ennemi de nos lois, l'ennemi de nos dieux.
Je crains de ces clameurs quelque suite sanglante.
au jeune bramine.
engagez-le à cacher l'appui qu'il vous présente,
ou les soins du guerrier qui vous sert aujourd'hui,
peut-être vains pour vous, vont tourner contre lui.

La Veuve :
Eh quoi ! Malgré la trève, il périroit, Fatime !
J'ai trop tardé, sans doute, à livrer la victime.
Je cours de mon bûcher ordonner les apprêts.

Fatime :
ô ciel ! Qu'allez-vous faire ?

Le Jeune Bramine :
                                           Et je le souffrirois !

La Veuve :
Voyez à quels périls mon intérêt l'expose.
Il peut perdre la vie, et j'en serois la cause.
Je crains pour lui l'appui qu'il daigne me prêter ;
quel que soit son secours, je n'en puis profiter,
mais si je me dérobe aux soins de son courage,
je dois le garantir d'un peuple qui l'outrage,
de tous ces furieux détourner le poignard,
et mettre entr'eux et lui mon bûcher pour rempart.

Le Jeune Bramine :
Ton danger fait le sien : ma soeur, consens à vivre,
et ce peuple aujourd'hui cesse de le poursuivre.

La Veuve :
Mon trépas le sert mieux, et je cours à la mort,
autant pour le sauver, que pour remplir mon sort.
On ne me verra point, en prolongeant ma vie,
favoriser moi-même une aveugle furie ;
oui, mon coeur va répondre à la grandeur du sien :
je vole à son secours comme il voloit au mien.

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SCÈNE 6

Fatime, le jeune bramine.

Le Jeune Bramine :
Ne l'abandonnez pas : pour chercher le grand-prêtre,
le général français ici va reparoître ;
j'attendrai ce guerrier, j'obtiendrai qu'aujourd'hui
il dissimule encor pour ma soeur et pour lui.

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SCÈNE 7

Le jeune bramine :
Ainsi le fanatisme aveugle ses victimes !
Héroïque mortel, plein de transports sublimes,
faut-il donc pour toi-même avoir à redouter
le généreux appui que tu veux nous prêter !

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SCÈNE 8

Le jeune bramine, le général français.

Le Jeune Bramine :
Seigneur, où courez-vous ? Je mérite peut-être...

Le Général :
Que me veux-tu ?

Le Jeune Bramine :
                           Qu'au moins vous daigniez me connoître.

Le Général :
J'ai vu le chef des tiens, c'est te connoître assez.

Le Jeune Bramine :
Ah ! Je diffère d'eux plus que vous ne pensez.

Le Général :
Que m'importe ?

Le Jeune Bramine :
                          Je plains le destin déplorable
de celle qu'en ces lieux notre coutume accable.

Le Général :
Au-devant de mes pas t'auroit-on envoyé ?
De toi tout m'est suspect et jusqu'à la pitié ;
laisse-moi.

Le Jeune Bramine :
                 Non, seigneur, que mon coeur vous révèle...
quel puissant intérêt m'est inspiré par elle.
à la mort qui l'attend vous voulez la ravir,
je le veux plus que vous, et puis vous y servir.
Connoissez en un mot toute ma destinée :
j'ai retrouvé ma soeur dans cette infortunée.

Le Général :
Ta soeur ! Elle !

Le Jeune Bramine :
                        Elle-même.

Le Général :
                                          Ah ! Dieu ! S'il est ainsi,
barbare, ses dangers en sont plus grands ici.

Le Jeune Bramine :
Ils le sont moins, seigneur.

Le Général :
                                        Je sais trop votre rage,
à quelle cruauté le nom de frère engage.

Le Jeune Bramine :
Ne me confondez point, par grâce, avec les miens ;
non, je sais mieux du sang respecter les liens :
ma soeur, prête à périr par des lois inhumaines,
sur un bûcher ! Ah ! Dieux ! Son sang crie en mes veines ;
pour un objet si cher je pourrai tout braver,
je suis européen dès qu'il faut la sauver ;
attendez tout de moi, seigneur.

Le Général :
                                               Vous l'avez vue.
Est-il vrai qu'à la mort elle soit résolue ?

Le Jeune Bramine :
Vous en seriez surpris, vous en seriez touché.
à son cruel devoir son coeur est attaché ;
devoir d'autant plus dur à son ame asservie,
qu'on croit que cet hymen qui lui coûte la vie,
n'étoit point le lien que son coeur eût choisi.

Le Général :
Et celui qu'elle aimoit, d'un lâche effroi saisi,
souffrira sous ses yeux cet horrible spectacle !
à la mort d'une amante il n'ose mettre obstacle !
Son sort me touche, moi, qui lui suis étranger ;
comme homme seulement je viens la protéger.
Le lâche ! Que fait-il ? Qu'est-ce qu'il appréhende ?
Comment peut-il souffrir qu'un autre la défende ?

Le Jeune Bramine :
Sans doute en d'autres lieux le ciel l'a retenu :
mais qu'avec mes destins mon coeur vous soit connu :
autant que je le puis, je répare l'injure
qu'en ce climat barbare on fait à la nature :
loin d'exhorter ma soeur à subir le trépas,
c'est moi qui vous cherchois, c'est moi qui, sur vos pas,
venois me joindre à vous pour lui sauver la vie.
J'ai tout tenté près d'elle, et ne l'ai point fléchie ;
mais je suis trop heureux dans ces momens d'effroi,
puisqu'elle trouve en vous même intérêt qu'en moi.
Vous êtes né sensible, et le ciel nous ordonne
de sauver, s'il se peut, des jours qu'elle abandonne ;
arrachons Lanassa...

Le Général :
                               La foudre m'a frappé !
Quel nom !

Le Jeune Bramine :
                  Quel cri, seigneur, vous est donc échappé ?

Le Général :
Lanassa la victime !

Le Jeune Bramine :
                              Elle vous est connue ?

Le Général :
Lanassa pour mourir dans ces lieux retenue !
Et j'ignorois mes maux, je venois de si loin
pour être de sa mort l'infortuné témoin !
Je veux la voir.

Le Jeune Bramine :
                       Seigneur...

Le Général :
                                       J'y vole à l'instant même.
Veux-tu donc que je laisse immoler ce que j'aime ?

Le Jeune Bramine :
Vous l'aimeriez ? Qui, vous ?

Le Général :
                                            N'arrête point mes pas.

Le Jeune Bramine :
D'impénétrables murs ne vous permettront pas...
et la trève interdit, seigneur, la force ouverte ;
oui, ce seroit courir vous-même à votre perte.
N'allons point rendre vains, par d'aveugles transports,
les prodiges qu'un Dieu fait pour nous sur ces bords.

Le Général :
Eh ! Que peux-tu pour elle en ce péril extrême ?

Le Jeune Bramine :
Il est un souterrain caché dans ces murs même,
et par où l'on m'a dit qu'une femme autrefois
fut soustraite à prix d'or à la rigueur des lois ;
il répond dans ces lieux à cette fosse ardente
où doit s'ensevelir la victime innocente ;
et par d'autres détours à la mer il conduit.
Bientôt la trève expire et le meurtre la suit ;
si le bramine altier presse le sacrifice,
au défaut de la force, employons l'artifice.
Moi du sein de ce temple avec vous au-dehors,
le ciel, c'est mon espoir, va servir nos efforts.

Le Général :
Si près et si loin d'elle ! Ah ! Chaque instant me tue.
Je frissonne d'horreur ; mon oreille éperdue,
dans des feux dévorans croit entendre ses cris.

Le Jeune Bramine :
Ah ! Seigneur, commandez encore à vos esprits.
Redoutez aujourd'hui ce zèle fanatique,
d'où sortiroit bientôt la révolte publique ;
avec nous, dans ce temple, on sait votre entretien ;
les esprits soulevés n'écouteroient plus rien.
Pour sauver Lanassa, quelque soin que je prisse,
vous-même vous feriez presser le sacrifice.
Regagnez votre camp, pour Lanassa, pour vous ;
dérobez-vous surtout à de perfides coups.

Le Général :
Eh bien ! Je veux t'en croire et suis sans défiance :
mais de ton zèle ici pour première assurance,
viens donc chez le grand-prêtre abjurer devant moi
le ministère affreux qu'il n'a commis qu'à toi.

Le Jeune Bramine :
Que dites-vous ? Non, non ; il me faut, au contraire,
feindre encor de garder ce fatal ministère :
il seroit aussitôt remis en d'autres mains ;
le délai nous sert mieux contres des inhumains.

Le Général :
Je cède à tes raisons ; ton zèle me rassure.
Je servirai l'amour ; cours servir la nature.

Le Jeune Bramine :
Ma soeur me résistoit ; mais je vais l'informer
quel bras en sa faveur aujourd'hui va s'armer.
Le grand-prêtre s'avance ; adieu, seigneur ; je tremble
que le barbare ici ne nous surprenne ensemble ;
adieu, comptez sur moi.

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SCÈNE 9

Le grand bramine, le général français.

Le Général :
                                   Vas-tu donc la chercher ?
Vas-tu dans ta fureur la traîner au bûcher ?

Le Grand Bramine :
Profane, crois-tu donc que sa vertu constante...

Le Général :
Je n'aurai point en vain retardé ton attente.

Le Grand Bramine :
Quand tu vois que son sort et même ses souhaits...

Le Général :
Son sort d'elle et de toi dépend moins que jamais.
Le dessein que j'ai pris n'est que trop légitime ;
tu ne connoissois pas le prix de la victime,
cruel ! Tu l'apprendras. Engagé par ma foi,
de la trève en ces lieux je respecte la loi ;
mais si dans ma fureur je cherche à me contraindre,
épargne la victime, ou je vais tout enfreindre.
Aux transports violens où tu me vois livré,
crois que tout est possible et que rien n'est sacré.
J'aurai les yeux partout ; avant que tu l'immoles,
toi, cruel ! Tous les tiens, tes autels, tes idoles,
je n'épargnerai rien ; mon bras pour elle armé,
sauvera tout son sexe avec elle opprimé.
Parmi les flots de sang qu'on m'aura fait répandre,
je l'enlève au travers de cette ville en cendre,
et vengeant les malheurs que ta rage enfanta,
on cherchera la place où ton temple exista.

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SCÈNE 10

Le grand bramine, les bramines.

Le Grand Bramine :
Quel est donc cet excès de démence et de rage ?
Jusqu'au pied des autels l'insolent nous outrage.
De la religion il attaque les droits ;
pour sauver la victime il veut changer nos lois.
Ne perdons point de temps, écartons la tempête ;
que dis-je, l'écarter ? Tournons-là sur sa tête,
et par sa perte, amis, vengeons avec éclat
nos usages, nos lois, et ce temple et l'état.

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